Bénédicte Saint-André

EPCI : un consensus dur a été trouvé

Le pacte de gouvernance a finalement été voté à l'unanimité. Que cache ce revirement de situation ? 

Jean-Rene Echegaray, président du comité de pilotage. © Isabelle MIQUELESTORENA
Jean-Rene Echegaray, président du comité de pilotage. © Isabelle MIQUELESTORENA

Incroyable mais vrai, ils sont parvenus au sacro-saint consensus. L'unanimité des élus composant le comité de pilotage, d'Emmanuel Alzuri en passant par Guy Lafite ou encore Jean-Pierre Laflaquière ont voté comme un seul homme le pacte de gouvernance. Une situation inimaginable voilà à peine une semaine quand beaucoup présageaient un vote.

"J'ai réuni mes maires", précise Jean-René Etchegaray -la phonétique étant parfois facétieuse. A savoir ceux d'Anglet, Bidart, Biarritz et Boucau. Et ils tombent alors d'accord sur une formule. La commission exécutive sera bien composée de 25 membres, dont trois désignés par le futur président. Mais parmi ces trois-là, initialement prévus pour un réajustement de couleur politique ou un geste en faveur de la parité, un(e) devra être issu(e) de l'Acba.

Une concession (de trop) faite aux éternels opposants pour certains, un coup politique majeur d'Etchegaray pour d'autres. Car à partir de là, devant la volonté quasi-unanime de parvenir à un accord, toute nouvelle opposition serait en effet apparue stérile, d'autant qu'un vote les aurait de toute façon rendus perdants.

Ainsi, il a lâché un peu de lest et a "complètement vidé de sa substance un éventuel recours", souligne un participant. C'est qu'en votant en faveur de ce pacte de gouvernance, ces élus valident la composition de la commission exécutive mais également la composition de la commission permanente*. Un outil estampillé EPCI Pays Basque dont l'objectif est de pallier le déficit de représentativité de la côte au sein du conseil communautaire. Comment dès lors légitimer un recours sur ce déficit de représentativité précisément ? 

Un changement de cap étonnant 

"Aucun deal n'a été passé entre eux et moi sur d'éventuelles vice-présidences", assure Jean-René Etchegaray. Avant d'interroger de manière sibylline, "est-ce que la confiance est venue parce que chacun a eu l'impression qu'il sera respecté demain ?". L'un d'entre eux en a eu la conviction d'après les élus présents et il s'agit de Michel Veunac, le maire de Biarritz.

Quand Martine Bisauta a mis sur la table le paradoxe d'un éventuel recours, il n'a pas hésité à l'adouber, allant jusqu'à déclarer que la démarche n'avait aucune chance d'aboutir. Un changement de ton et de camp qui ne manqua pas de faire réagir. Car même si officiellement Michel Veunac s'était déclaré contre ce recours, il était resté très proche de ses instigateurs. Un élu évoque ainsi "un lâchage grossier dans le seul but d'avoir un poste". "Emmanuel Alzuri nous est au moins apparu plus franc", s'amuse-t-il.

Ironie du calendrier, les membres de l'association porteuse de recours se réunissaient ce mercredi soir pour prendre une décision. Il est toujours d'actualité, ils ne s'en sont pas cachés et Jean-René Etchegaray le sait pertinemment. Il sait également que les magistrats jugent en droit. Mais politiquement, c'est effectivement gagné. Pour lui et, peut-être pour d'autres… cela, l'avenir le dira.

La gouvernance , récap : 

Conseil communautaire, 233 membres : le détail ici

Commission permanente, 69 membres : Acba : 26 / Sud Pays Basque : 14 / Amikuze : 3 / Errobi : 6 / Iholdi-Oztibarre : 2 / Garazi-Baigorri : 3 / Nive-Adour : 5 / Soule-Xiberoa : 4 / Pays d'Hasparren : 4 / Pays de Bidache : 2

Commission exécutive : 25 membres :  Acba : 9 / Sud Pays Basque : 4 / Amikuze : 1 / Errobi : 2 / Iholdi-Oztibarre : 1 / Garazi-Baigorri : 1 / Nive-Adour : 2 / Soule-Xiberoa : 1 / Pays d'Hasparren : 1 / Pays de Bidache : 1