Goizeder TABERNA

Grève de la faim et protestations à la prison de Valence

Ibon Goieaskoetxea et Alex Zobaran ont lancé un mouvement de protestation depuis la prison de Valence. Ils sont au mitard et le premier poursuit la grève de la faim qu’ils avaient entamée lundi dernier.

Les proches d'Ibon Goieaskoetxea s'étaient rassemblés devant le tribunal lors de son procès.
Les proches d'Ibon Goieaskoetxea s'étaient rassemblés devant le tribunal lors de son procès.

Les détenus basques du centre pénitentiaire de Valence (Drôme) demandent à être rapprochés de leur domicile et regroupés avec leurs camarades. Lundi 8 août, ils ont demandé à être placés au mitard et ont entamé une grève de la faim. Ibon Goieaskoetxea et Alex Zobaran ont l’intention de faire entendre leurs revendications.

Après 48 heures, Alex Zobaran a préféré interrompre son jeûne pour garder ses forces, d’après les informations communiquées par l’association des familles de prisonniers Etxerat. Ibon Goieaskoetxea a prévenu sa famille ce jeudi qu’il le maintenait. "Les deux se trouvent dans des mitards différents. Nous pensons qu’ils veulent les empêcher de communiquer entre eux", raconte le frère d’un des détenus, Zigor Goieaskoetxea.

A partir de cette fin de semaine, les détenus vont refuser les visites de leurs proches, toujours en signe de protestation. Leur entourage se prépare à envoyer des lettres au ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas.

A. Zobaran et I. Goieaskoetxea sont dans cette nouvelle prison de Valence depuis juin. Condamnés pour leurs liens avec le groupe indépendantiste ETA, ils ont été placés dans cette centrale pour accomplir leur peine, mais les conditions de vie sont dignes d’une maison d’arrêt, d’après leurs proches. "La surveillance y est beaucoup plus renforcée, les horaires plus contraignants, explique Zigor Goieaskoetxea, mais le plus grave, c’est qu’on leur avait présenté le transfert comme un rapprochement et ce n’est pas du tout le cas".

Frais multipliés par trois

Avant, son frère se trouvait à Fleury-Mérogis et son camarade à Lyon. Pour se rendre à Valence, leurs proches ont 10 heures de voiture ou 14 heures de train. Train qui passe par Paris. Et pour la famille Goieaskoetxea les frais sont multipliés par trois. S’ajoute à la distance le refus par les services pénitentiaires de leur donner des timbres pour le courrier. A Valence, la privation des libertés prend tout son sens.