Bénédicte Saint-André

Adhésion de Tarnos : Bayonne siffle la fin de la récréation

Le conseil municipal de Bayonne s'est prononcé contre l'intégration de Tarnos dans l'Agglomération côte basque-Adour. Avec des prises de position à rebours des clivages politiques traditionnels.

Sylvie Durruty et Jean-rené Echegaray © Isabelle Miquelestorena
Sylvie Durruty et Jean-rené Echegaray © Isabelle Miquelestorena

Dans un "esprit non dénué de perversité" selon Jean-René Etchegaray, Tarnos demandait son intégration à l'Acba en juin dernier, adoubée par l'agglomération bayonnaise majoritairement anti-epci. Or, comme l'a précisé le maire de Bayonne, sa commune compte-tenu de sa population peut exercer un droit de veto. Et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il s'y est employé hier soir, obtenant la majorité des voix*. 

Un vote très "politique" puisque le juriste sait pertinemment que la demande est irrecevable techniquement. Elle est soit trop tardive soit trop précoce dans le cadre du calendrier de la refonte intercommunale, a-t-il rappelé en reprenant les arguments des préfets des deux départements concernés

Et un vote qui permet au premier édile de faire taire toute velléité d'indépendance des durrutystes, alors que leur chef de file se lance dans les législatives et qu'un entêtement contre l'EPCI pourrait lui coûter cher électoralement. Ainsi donc, la première adjointe et son groupe n'ont pas pris part au vote, contrairement à leur vote à l'Acba en faveur de l'adhésion de Tarnos. "Nous votons aujourd'hui sur la forme non sur le fond", a fait valoir Sylvie Durruty.

Sur fond de législatives 

Un boulevard pour son adversaire sur la cinquième circonscription Colette Capdevielle. "Les mêmes arguments ont été évoqués à l'Acba voilà trois mois. Qu'on vienne aujourd'hui nous donner des leçons de cohérence et de continuité est pathétique". Une joute verbale s'en est suivie entre les deux femmes, longue très longue, avant que Jean-René Etchegaray ne vienne prendre la défense de sa première adjointe.

Car la demande d'adhésion de Tarnos, aussi anachronique soit-elle, aura une nouvelle fois démontré à quel point le débat sous-jacent de l'EPCI rebat les cartes politiquement. Avec un Henri Etcheto très proche des positions de Sylvie Durruty sur le fameux bassin de vie. Et un canal Etchegaray finalement assez en accord avec la socialiste Colette Capdevielle.

"On pourrait en sourire si tous ces débats inutiles n'avaient pas pour effet de disperser les énergies qu'il conviendrait au contraire de concentrer sur la création de la future intercommunalité", a noté de son côté Jean-Claude Iriart pour Baiona 2014. Avant de rappeler la nécessaire collaboration entre la future agglomération et Tarnos en matière de transport, d'assainissement et de politique industrielle que la création de l'EPCI ne viendra en rien entraver. 

* Seul le communiste Alain Duzert a voté contre la délibération.