Mediabask

EHZ : quand la souveraineté se fait entre tous

Cette année, le festival EHZ souhaite mettre en pratique des modèles de société alternatifs. En ligne de mire : la souveraineté.

EHZ est prêt à accueillir des milliers de festivaliers. © Isabelle MIQUELESTORENA
EHZ est prêt à accueillir des milliers de festivaliers. © Isabelle MIQUELESTORENA

Il ne reste plus qu’un jour avant le lancement de la 21e édition du festival Euskal Herria Zuzenean (EHZ). Les bénévoles sont à l’ œuvre pour construire une "micro-société libre et engagée" dans ce champ de Mendionde transformé en laboratoire d’idées et d’expériences.

Du 1er au 3 juillet, ils y développeront le concept de souveraineté. "Cet espace que nous créons n’est pas neutre, ce lieu que nous investissons a un sens. Il est le résultat d’une réflexion collective s’appuyant sur l’idée de souveraineté, tant nationale que sociétal", annoncent-ils depuis les marches du château de Garroa.

"Comment pouvons-nous construire la souveraineté complète ? Ça se fait de façon collective. Nous devons déterminer ensemble nos besoins", a lancé Loretxu Bergouignan. Elle est entourée d’autres bénévoles, comme elle, soucieux de présenter un festival qui mêle l’art à la réflexion.

C’est la marque de fabrique d’EHZ. L’an dernier le thème était l’anti-colonialisme. Cette année, les organisateurs veulent aller plus loin : "Nous allons réfléchir sur la façon par laquelle nous pourrions construire nous-mêmes notre société et comment le faire jusqu’au bout. Comment mettre en place des modes d’organisation sans hiérarchie".

Pour cela, EHZ aura des invités qui ont une certaine pratique de la chose. Les organisateurs du festival s’étaient rendus à Notre-Dame-des-Landes en novembre dernier, pour prendre connaissance des expériences qui y sont développées. Les liens tissés depuis ont permis que des zadistes viennent au Pays Basque pour parler à la première personne.

Brigade solidaire

Au-delà du nouvel aéroport, ces zadistes combattent les multinationales qui exproprient. Une partie de la zone d’aménagement différé (ZAD) délimitée par les pouvoirs publics sert de champs d’expérimentation de modèles de société alternatifs. Une "zone à défendre" qu’ils essaient de préserver malgré les embûches rencontrées sur leur chemin.

Le référendum organisé par le gouvernement dimanche 26 juin en est une. La majorité des habitants de Loire-Atlantique ayant participé à la consultation a voté en faveur du transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes. Une question à la formulation biaisée, selon les zadistes qui considèrent qu’il ne s’agit pas d’un transfert puisque l’aéroport actuel serait maintenu pour les activités de la société Airbus.

Pour comprendre les enjeux de plus près, EHZ propose d’aller sur place et organise une brigade solidaire du 20 au 28 août prochains. Les personnes qui souhaitent faire le voyage peuvent s’inscrire à l’adresse suivante : ehzadista@yahoo.com.