Bénédicte Saint-André

Le "oui mais" de Notre-Dame-des-Landes

Lors d'une consultation inédite dimanche 26 juin sur Notre-Dame-des-Landes, les habitants de Loire Atlantique se sont prononcés en faveur du projet d'aéroport. Si le résultat des urnes est sans appel, le dossier ne semble pourtant pas en passe d'être réglé. 

Une fresque humaine contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. © Wikipedia
Une fresque humaine contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. © Wikipedia

Dimanche, les habitants de Loire Atlantique ont répondu "oui" à 55,17 % à la question "Etes-vous favorable au transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantiques sur la commune de Notre Dame des Landes? ". Avec un taux de participation de 51,8 % et alors que les communes les plus proches de Notre Dame des Landes ont davantage voté "non".

Une réponse saluée par Francois Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls côté exécutif. Pour le Premier ministre, "la démocratie a parlé (...). Elle a validé le projet de transfert d’aéroport déclaré d’utilité publique en 2008 (2 pistes), tranchant définitivement le débat sur l’opportunité de ce transfert", a-t-il ajouté. Réitérant que "ce nouvel aéroport est une chance pour ce territoire et ses habitants", il a dans la foulée prévenu les zadistes qu'ils devraient quitter les lieux dès le début des travaux, à l'automne.

Rien n'est moins sûr tant cette consultation populaire, une première dans l'Etat français, ne fait pas l'unanimité. Critiquant le périmètre de la consultation (néanmoins validé par le Conseil d'Etat), les zadistes ont en effet réaffirmé qu'il n'y aurait pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Adoubés par Europe Ecologie-Les Verts, ils dénoncent "une consultation  totalement biaisée", "un résultat illégitime qui ne résout rien" et appellent à un rassemblement estival les 9 et 10 juillet prochains. 

Autre point de blocage et non des moindres , les dissensions au sein même du gouvernement. D'abord, la ministre écologiste Emmanuelle Cosse toujours opposée au projet. Et Ségolène Royal qui a mandaté un comité d'experts favorable à une seule piste et qui déclarait en janvier dernier "on ne fera pas d'évacuation par la force c'est impossible, il n'y aura pas de guerre civile à Notre-Dame –Des-Landes". Un avis partagé par l'agriculteur Sylvian Frensau, figure de proue du mouvement anti-aéroport : "Ca m'étonnerait que les troupes de Valls viennent. S'ils veulent lancer une opération César bis, il y aura de la réplique." Plutôt malvenue pour le gouvernement dans le contexte actuel...