Justine Giraudel

Anglet : un bilan sans concession

Immobilisme, austérité budgétaire, contre-réalisation des promesses électorales… les élus d'opposition d'"Anglet, l'avenir avec vous" ont dressé un bilan sans concession des dix-huit mois de mandature de Claude Olive.

Sandra Pereira, Guy Mondorge et Sandrine Derville déplorent 18 mois d'"impréparation, d'erreurs et de reculades". © Isabelle MIQUELESTORENA
Sandra Pereira, Guy Mondorge et Sandrine Derville déplorent 18 mois d'"impréparation, d'erreurs et de reculades". © Isabelle MIQUELESTORENA

Guy Mondorge, Sandrine Derville et Sandra Pereira, élus du groupe "Anglet, l'avenir avec vous", ont inauguré la rentrée par un bilan des plus négatifs de la mandature de Claude Olive. Dix-huit mois qu'ils estiment empreints "d'inaction et d'immobilisme", en "contradiction avec les promesses de campagne", illustrés, entre autres, par la question de l'urbanisme.

Une ville densifiée

Premier point d'achoppement : la densification des axes structurants de la ville. "Seule solution pour construire les logements dont nos concitoyens ont besoin, le long des axes de transports en commun, tout en libérant des espaces publics et naturels", explique l'opposition. Les révisions du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de 2013 arrivent à leur terme. elles confortent, selon eux, les projets immobiliers lancés par leur mandature, et autrefois fustigés par le maire actuel.

Car opposition et majorité s'accordent bien sur un point : la nécessité de construire. Mais les deux camps se renvoient le même reproche d'"urbanisme débridé". La bataille se joue à coups de chiffres, notamment sur la zone bordant la RD810 (du centre-ville au quartier Bernain). "Le PLU de 2013 n'imposait certes pas de limite dans la hauteur des constructions, mais le coefficient d'occupation des sols prévoyait une construction maximale de 1 250 m²", explique Sandrine Derville, en charge du dossier. En limitant la construction à des bâtiments de six étages (maximum), "la municipalité laisse la possibilité de construire 3 500 m²". Faux, répond Claude Olive, "la pleine terre" (l'obligation de laisser des espaces verts naturels) abaisse le nombre de m² aux alentours d'un millier. Lors de leur conférence de presse, les socialistes se sont dit "ravis, voire surpris, que cette réglementation, auparavant moquée, soit aujourd'hui confortée".

Des logements sociaux en projet

Force est de constater, pour qui la traverse, qu'Anglet est une ville en pleine expansion immobilière (sur l'un des secteurs les plus tendus en la matière). La question du logement social est elle aussi discordante. L'opposition reproche au maire actuel de mener des projets "en contradiction avec le discours porté pendant sa campagne", au cours de laquelle "il effrayait les Angloys en annonçant des ZUP et des ghettos". Contre-argument de l'édile : "le logement social était au coeur de mon programme".

Des logements sociaux qu'il ne souhaite pas mettre entre les mains des entrepreneurs, mais entre celles des bailleurs sociaux. Ces derniers garderont la maîtrise du type de logements à construire. Un point crucial sur lequel l'opposition a déclaré rester attentive. Elle reproche aussi des programmes "100 % logements sociaux", qui contreviendraient au principe de mixité sociale, dont un prévu rue des Quatre cantons, à la place de l'actuel centre technique municipal.

La zone d'activités Melville-Lynch, en attente

Le déplacement du centre technique municipal est lui aussi interrogé : il sera transféré sur un terrain de cinq hectares sur lequel l'opposition, lorsqu'elle était aux commandes de la Ville, souhaitait consacrer la zone d'activités Melville-Lynch (aux abords du boulevard Aritxague). Un projet de développement économique "au point mort" depuis l'arrivée de Claude Olive. Ce dernier s'est défendu : il prévoit d'y installer, entre autres, un village des artisans. "Je communiquerai bientôt à ce sujet" a-t-il déclaré à la rédaction de Mediabask. "En attendant, ce sont les entreprises locales qui pâtissent de ces tergiversations", s'indignent les trois opposants.

Leurs critiques ne s'arrêtent pas à la seule question de l'urbanisme et du logement : Guy Mondorge reproche à la nouvelle municipalité un immobilisme liée à "l'impréparation des projets" et une "austérité budgétaire". Il dénonce aussi "une ville sans politique culturelle", bien qu'il se réjouisse de la volte-face effectuée sur la gestion du Théâtre Quintaou. Qui, selon lui, donnerait raison à son groupe d'opposition.