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Une manifestation tente de se faufiler dans une ville quadrillée par les forces de l'ordre

Des tensions ont eu lieu entre plusieurs centaines de manifestants et les policiers. Des mesures impressionnantes de sécurité ont été mises en place à Bayonne ce samedi 24 août. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques annonce 68 interpellations, dont 38 gardes à vue.

Vers 17h30, les policiers ont érigé des barrières pour bloquer les ponts reliant le Petit au Grand Bayonne. © Guillaume FAUVEAU
Vers 17h30, les policiers ont érigé des barrières pour bloquer les ponts reliant le Petit au Grand Bayonne. © Guillaume FAUVEAU

Après un Bayonne désert, ce sont des images d'un Bayonne assiégé que l'on a pu voir ce samedi 24 août. Le bruit courait qu'une manifestation de Gilets jaunes se préparait pour 17 heures. Finalement, plusieurs centaines de militants anti-G7 de tous horizons se sont rassemblés sur la place Paul Bert et ont formé un cortège, avec l'intention d'arriver à Castorama. Une intention frustrée qui s'est évaporée avec les premiers gaz lacrymogènes.

Selon le bilan de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, les forces de l’ordre ont procédé à 68 interpellations, dont 38 ont abouti en placements en garde à vue, notamment pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences, des dégradations, possessions d’objets susceptibles d’être utilisées comme armes par destination, dissimulation de visage et jets de projectiles."

La manifestation a démarré dans le calme dans cette zone où elle était interdite. Contrôlés eux aussi par la police, des journalistes y compris étrangers voulant accéder au lieu du rassemblement se sont vus confisquer leur matériel de protection.

Le premier obstacle policier a dévié les militants vers les quais de l'Adour. Après un temps d'arrêt devant le pont Saint-Esprit et des cris de "La police fait son travail, ça crève les yeux !" ou encore "Alde hemendik, utzi bakean" (partez d'ici laissez-nous en paix!, en basque), les forces de l'ordre ont activé les jets d'eau et lancé des gaz lacrymogènes. Il semblerait que les manifestants n'aient pas riposté à ce moment-là. Une journaliste de Reporterre a été blessée à la cheville.

Encerclés, les militants n'ont pas pu pas sortir du Petit Bayonne pendant plus de deux heures. Du reste, Bayonne tout entière a été bloquée. A la tombée de la nuit, la police a chargé à nouveau. Une détonation a retenti dans le Petit Bayonne. Après vérification, il s’agit de l’explosion d’une GLI-F4, dont on ne sait pas à l’heure qu’il est si elle a provoqué des blessures.

Après cette détonation, les manifestants ont peu à peu commencé à se disperser. Vers 20 heures, la situation est redevenue calme, les policiers ont rendu l’accès au Grand Bayonne possible à nouveau par le pont Marengo. Quelques dizaines de manifestants sont restés au Petit Bayonne, certains poursuivant la soirée dans les rares bars ouverts comme le Kalostrape. Les forces de l'ordre, elles, restent postées en très grand nombre sur les différents ponts de Bayonne.

Des grenades lacrymogènes ont été lancées au niveau du pont Pannecau et vers 20 heures, l’explosion d’une grenade GLI-F4 a retenti. © Guillaume FAUVEAU

La fermeture de tous les accès de la ville a provoqué des moments de chaos notamment à la sortie Bayonne Nord de l'autoroute. D'après un témoin, vers 18h30, les forces de l'ordre n'avaient pas encore mis en place de déviation.

Contrôles d’identité, contrôles d’effets personnels, barrières installées. L’image de Bayonne ce samedi 24 août a choqué plus d'un passant. Les piétons voulant traverser les ponts ont dû passer par des contrôles, sacs ouverts. Craignant l’arrivée massive de manifestants, les forces de l’ordre ont employé les grands moyens. Vendredi, un arrêté préfectoral a instauré un périmètre de protection sur une partie de la ville de Bayonne pour ce samedi de 8 heures à 22 heures, de la Nive aux allées Paulmy et de l’Adour à la porte d’Espagne.



Vers 17 heures, des grillages ont été installés à l'entrée des ponts. L’accès au cœur de la ville a été totalement clôturé. Sur les réseaux, la municipalité a averti que les forces de l’ordre ont fermé les ponts donnant accès au centre-ville ainsi que l’arrêt immédiat des bus urbains.



La manifestation des Gilets jaunes a été annoncée, elle aussi, sur les réseaux sociaux. Avant 18 heures, des manifestants ont commencé à se rassembler sur la place Paul Bert.