Ainhoa AIZPURU

Nantes : le corps de Steve retrouvé

Le corps de Steve Maia Caniço a été retrouvé ce lundi dans la Loire à Nantes au niveau du quai Ferrand, non loin du lieu de sa disparition lors de la fête de la musique. Une source judiciaire confirme qu'il s'agit du corps de Steve.

Une information judiciaire "contre X" pour "homicide involontaire" a été ouverte ce mardi 30 juillet à Nantes.
Une information judiciaire "contre X" pour "homicide involontaire" a été ouverte ce mardi 30 juillet à Nantes.

Le corps d’un homme a été repêché dans un bras de Loire ce lundi 29 juillet, aux alentours de 17h30. Evidemment, le nom de Steve Maia Caniço, porté disparu depuis une charge policière au bord de la Loire, la soir de la fête de la musique, était dans tous les esprits.

"Il est hautement probable que le corps retrouvé soit celui de Steve" estimait ce mardi matin Cécile de Oliveira, avocate de sa famille qui s’est constituée partie civile. Des colliers correspondants à ceux que portait Steve ont en effet été reconnus par la famille. Le corps ayant séjourné plus d’un mois dans l’eau et étant en état de décomposition avancée, seule l’autopsie policière qui s'est déroulée ce mardi pouvait véritablement confirmer s’il s’agissait bien de Steve. Une source judiciaire vient de le confirmer dans l'après-midi.

Les recherches s’étaient intensifiées depuis une semaine déjà alors que le jeune homme, un animateur périscolaire de 24 ans, était introuvable depuis plus d’un mois. Steve avait disparu le soir de la fête de la musique après une intervention controversée des forces de l’ordre. La tension était alors montée entre les participants à un concert et des policiers venus exiger l’arrêt de la musique sur le quai Wilson, un endroit sans barrière de protection de l’île de Nantes, sur la Loire.

Des brutalités policières inédites

La disparition du jeune homme illustre une fois encore un durcissement du gouvernement par la répression face à la contestation. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, nombreux sont les témoins d'un déferlement de brutalités policières jusqu'alors inédit sur l’Hexagone. La quantité des violences commises par les forces de l’ordre ces derniers mois dépasse en effet tout ce que l’on a pu voir depuis la guerre d’Algérie. Elle démontre bien que ces dernières ne sont pas le fait de quelques fonctionnaires égarés, mais bien d'un mouvement de fond cautionné par les autorités.

Dans l’affaire de Steve Maia Caniço, d'autres procédures ont été ouvertes en parallèle. Le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est auto-saisi pour enquêter sur cette soirée, l’inspection générale de la police nationale est chargée d’une enquête administrative destinée à établir les circonstances précises de l’intervention policière, et enfin une plainte collective de 89 participants a été déposée pour "mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique".