Anaiz Aguirre Olhagaray

Gros débat des eaux à l’Agglo

Les PLU d’Arbonne et d’Ahetze ont fait des vagues ce samedi 20 juillet en conseil communautaire. Votés à bulletins secrets, les documents d’urbanisme ont été approuvés malgré la demande de report du vote de la part de plusieurs élus, inquiets de la saturation annoncée de la station d’épuration de Bidart.

Selon leurs opposants, les PLU d'Ahetze et Arbonne aggravent le problème de l'assainissement des eaux usées. © Guillaume FAUVEAU
Selon leurs opposants, les PLU d'Ahetze et Arbonne aggravent le problème de l'assainissement des eaux usées. © Guillaume FAUVEAU

L’averse d’arguments en défaveur des PLU n’aura pas bloqué leur adoption par une majorité d’élus communautaires, ce samedi 20 juillet. Un certain nombre d’entre eux ont exprimé leurs réserves et réclamé l’ajournement du vote, pourtant déjà repoussé d’un mois.

Finalement, le PLU d’Arbonne a été approuvé à 75 voix pour, 63 contre et 25 abstentions, et celui d’Ahetze a recueilli 85 voix favorables, 56 contre et 23 abstentions. À la demande des élus, le vote s’est tenu à bulletin secret.

Reporter le vote, car l’étude actuellement en cours visant la station d’épuration de Bidart ne livrera pas ses conclusions avant la fin de l’année. Mais la saturation est d’ores et déjà annoncée pour 2021.

Forte précipitation

"Le scénario qu’on nous présente aujourd’hui est insupportable" a martelé la Bidartar Maryse Sanpons, pour qui la priorité doit être le logement des jeunes et des familles, toujours plus nombreux à chercher un toit. "Ne laissons pas les calculs électoraux de court-terme saturer notre station et ainsi bloquer les logements dont ils ont tant besoin" a-t-elle lancé.

Comme elle, Filipe Aramendi votera contre la délibération. "On met la charrue avant les bœufs" estime l’élu abertzale urruñar, qui a l’impression d’un "passage en force". Pour lui, "la moindre des choses" serait le report du vote, tant que les résultats de l’étude ne sont pas connus. D’autres élus ont rejoint sa position : Guillaume Barucq et Michel Veunac (Biarritz), le maire de Bidart Emmanuel Alzuri ou encore Marc Bérard, président du Schéma de cohérence territoriale (SCoT).

"Trop souvent les calendriers des PLU précèdent ceux de l’assainissement", regrette Alain Iriart. D’une voix qui laisse percevoir ses craintes, le vice-président en charge de l’assainissement et des eaux pluviales présente les deux scénarios possibles : la réhabilitation (coûteuse) de l’actuelle station d’épuration, ou la construction sur un autre site d’une nouvelle station. En tenant compte des contraintes de calendrier, celle-ci ne verrait pas le jour avant 2026. "Nous n’en sommes pas du tout là" a rassuré l’élu, exprimant toutefois de "grosses incertitudes" quant au scénario un, à cause notamment du caractère "inondable" de la zone.

Par temps de pluie

"On m’avait annoncé un combat, je vois que les attaques viennent de toutes parts" constate, courroucé, le maire d’Ahetze Philippe Elissalde. "Notre PLU est courageux, nous avons supprimé 60 ha de terres constructibles. Il est totalement inspiré par la défense de l’environnement" se défend-il, démentant une quelconque visée électoraliste.

"Un seul camping de Bidart, c’est l’ensemble du village d’Ahetze. De quoi parle-t-on ?" argue-t-il encore. "Effectivement le schéma d’assainissement de la station de Bidart montre une possible saturation en 2021" reconnaît l’Aheztar, "en été, c’est-à-dire en pic d’afflux touristique, et par temps de pluie" souligne-t-il. "Est-ce le PLU d’Ahetze qui en est la conséquence ? Non". Grâce à son plaidoyer, le maire d’Ahetze aura fait la pluie et le beau temps.