Anaiz Aguirre Olhagaray

Ustaritz : un PLU pour “mieux maîtriser la croissance urbaine”

Plus d’un mois après la conférence de presse du collectif d’Ustaritz contre le futur PLU, le maire Bruno Carrère a défendu le document d’urbanisme, arguments à l’appui. Pour son équipe, la révision du PLU vient rectifier le tir après des décennies d’une urbanisation galopante, sans planification. Enquête publique du 26 juin au 29 juillet.

Bruno Carrère veut limiter la consommation foncière pour mieux réguler la croissance démographique. © Aurore Lucas
Bruno Carrère veut limiter la consommation foncière pour mieux réguler la croissance démographique. © Aurore Lucas

Il aura fallu du temps à l’équipe municipale d’Ustaritz pour défendre, point par point, sa révision du plan local d’urbanisme (PLU), décrié par un collectif d’habitants le 6 mai dernier. Le maire Bruno Carrère veut "rétablir certaines vérités", assurant avoir respecté ses engagements de début de mandat : "développement raisonné des constructions" et arrêt de la "course folle aux projets spéculatifs".

Le premier édile se veut pédagogue. Difficile pour les habitants d’y voir clair dans le jargon administratif : PADD, Scot, PLH, PLU… Depuis le précédent PLU voté en juin 2014, le contexte règlementaire a évolué et de nouvelles lois relatives au logement sont venues bousculer la planification urbaine.

Réduire la consommation foncière

Tandis que la loi Grenelle renforce les exigences environnementales, la loi SRU [ndlr : solidarité et renouvellement urbains] fixe l’objectif de 25 % de logements locatifs sociaux à l’horizon 2025. Quant à la loi Alur [ndlr : accès au logement et un urbanisme rénové], elle supprime le "cos" (coefficient d’occupation des sols), augmentant ainsi la constructibilité des parcelles.

En conformité avec ces obligations légales, le maire s’est fixé plusieurs objectifs dont celui de passer d’une consommation foncière de 3,7ha par an à 2,2ha par an, soit une baisse de 40 %. En compatibilité avec le Scot [ndlr : Schéma de cohérence territoriale], l’édile envisage une croissance démographique de 70 habitants par an, soit une population de 8 600 habitants à l’horizon 2030. Dans une démarche de respect de l’environnement, il compte également "localiser le développement urbain dans les trois centres-bourgs, éviter les assainissements autonomes et mettre en place des trames vertes et bleues".

Des projets immobiliers évités

La population n’a cessé d’augmenter ces dernières années, constate le maire : de 5 000 habitants en l’an 2000, la commune d’Ustaritz est passée à 6 000 en 2010 puis 7 000 en 2017. Une croissance que Bruno Carrère assure "maîtriser". Il aurait ainsi refusé ou négocié un certain nombre de projets immobiliers. "On a évité 600 logements proposés par des promoteurs", souligne-t-il. Sur les 1 165 demandes de permis de construire, seulement 532 ont été retenues.

"À Arrauntz par exemple, un promoteur avait envisagé un projet de 44 logements, autrement dit 88 voitures”, précise l’adjoint à l’urbanisme Mikel Goienetxe. "Le projet a pu être bloqué et aujourd’hui, un aménageur se présente avec l’intention de réaliser 12 villas". Un projet autrement plus adapté à la typologie d’habitats de cette zone, ajoute-t-il.

Face à la constante augmentation de la population uztariztar, Bruno Carrère assure que des aménagements publics sont prévus, en particulier des écoles. Pas moins de 800 élèves devraient être scolarisés à la rentrée prochaine.