Anaiz Aguirre Olhagaray

Ahetze : la révision du PLU fait débat

La dernière délibération du conseil municipal de ce 28 mai a fait réagir l’opposition. Santiago Capendeguy, chef de file du groupe Ahetzen, reproche en particulier deux points à la version révisée du Plan local d’urbanisme (PLU) : le passage en zone artisanale d’une parcelle agricole, et l’assainissement de l’eau dans un contexte de croissance démographique.

La délibération sur le PLU était le dernier point à l'ordre du jour du conseil municipal. © Bob EDME
La délibération sur le PLU était le dernier point à l'ordre du jour du conseil municipal. © Bob EDME

Retoquée début 2018 par les services de l’État, la première copie du PLU d’Ahetze a été revue par la majorité municipale. Mais elle n’est pas du goût de l’opposition. De nombreuses modifications, requises par le commissaire-enquêteur ont été prises en compte, "mais pas toutes", déplore Santiago Capendeguy. Le chef de file du groupe d’opposition Ahetzen a soumis pas moins de 423 amendements au projet de nouveau PLU, parmi lesquels "deux points bloquants" : la création d’une zone artisanale et la problématique de l’assainissement de l’eau sur une commune toujours plus densément peuplée.

Premier argument d’Ahetzen pour rejeter la nouvelle zone artisanale : celle-ci serait située sur des terres agricoles où un agriculteur exerce déjà son activité. "Il n’y a pas de nécessité d’une zone artisanale sur Ahetze ou autour, car il y en a déjà en périphérie de la commune et elles ne sont pas en surcapacité", ajoute Capendeguy. Il l’aurait bien vue en Basse-Navarre ou en Soule, pour dynamiser l’économie locale, mais pas ici. "On a l’impression que chacun veut sa zone artisanale comme un clocher dans l’église de son village".

Le maire Philippe Elissalde estime, lui, qu’"on n’oppose pas les économies". Dans sa commune, l’agriculture est "préservée et même dynamisée" affirme-t-il. "La nouvelle version du PLU apporte un gain de terrains agricoles. L’ancien PLU comptait 110 hectares ouverts à l’urbanisation, contre 26,5 dans la nouvelle version. Le reste a basculé en zone naturelle ou agricole" assure l’édile.

L’impact du tourisme

Le deuxième point polémique concerne l’assainissement des eaux usées. "D’après le dernier schéma directeur réalisé sur la station d’épuration de Bidart, le constat est que celle-ci arrivera à saturation en 2020, 2021" estime l'élu de l'opposition, indiquant que d’après la version révisée du PLU, la population pourrait augmenter de 700 habitants dans les dix prochaines années. "La station d’épuration de Bidart n’est en capacité d’accueillir que 25 000 équivalent habitants", explique-t-il. "Si on ne fait rien pour l’assainissement sur le bassin d’Uhabia, on continuera à contaminer ou à déverser les eaux usées dans la mer".

Philippe Elissalde voit le problème sous un angle différent. Sans "nullement" remettre en cause l’étude citée par son opposant, il considère que c’est le tourisme qui vient "perturber" la capacité de la station d’épuration. Celle-ci, "en état de saturation l’été, est alimentée par le pic touristique de la commune de Bidart qui monte à 20 000, 25 000 habitants et peut-être même plus", constate le maire d’Ahetze. Il serait ainsi favorable à l’idée de "réguler d’une autre façon" cet afflux, par exemple en "oblige[ant] les contributeurs à cette saturation à participer au coût public pour remettre la station à niveau".