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“C’était une course-poursuite, comme dans les films”

Libérés après 30 heures de garde à vue, les militants de Bizi! qui ont “réquisitionné” les portraits présidentiels de cinq mairies du Pays Basque ne comptent pas s’arrêter là. Ils ont vécu une arrestation “surréaliste”.

La police a activement recherché les cinq portraits dérobés par Bizi! ce 28 mai. En vain ! (@Bizi)
La police a activement recherché les cinq portraits dérobés par Bizi! ce 28 mai. En vain ! (@Bizi)

De gros moyens ont été mobilisés par la police dans l’espoir de retrouver les cinq portraits dérobés par Bizi! ce mardi 28 mai, pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement. Arrêtés et placés en garde à vue pendant 30 heures, les membres du mouvement écologiste dont le domicile de cinq d’entre eux a été perquisitionné, ont été libérés.

Certaines communes comme celle d’Anglet ont même devancé les "décrocheurs" en retirant elles-mêmes le portrait du président. Mais dans les mairies par lesquelles les activistes sont passés, ces derniers ont ressenti une grande "tension" voire une "agressivité" de la part des employés municipaux, qui tentaient coûte que coûte de sauver l’image du président. "À Hendaye, ce sont les flics eux-mêmes qui sont allés décrocher le portrait de Macron", précise l'une des six militantes interpellées. Ce qui la faire sourire. Elle ironise : "Ça fait un portrait en moins !".

C'est justement sur la route entre Urrugne et Hendaye que la police l'a interpellée avec ses camarades écologistes. Six à sept véhicules "ont déboulé à fond la caisse, avec les gyrophares". Une course poursuite "comme dans les films", se souvient-elle. "Il nous ont demandé de sortir un par un, les mains levées au niveau du nombril". Les militants hommes seront menottés, et tout le monde sera emmené au commissariat de Saint-Jean-de-Luz.

Une septième personne inconnue de Bizi! a également été interpellée. Un travailleur intérimaire, semble-t-il, qui travaillait ce jour-là à Guéthary, commune où Bizi! a décroché un portrait ce même jour. D'après le mouvement écologiste, des policiers municipaux auraient trouvé cette personne "suspecte" au motif qu'elle portait "un tee-shirt militant". L'individu a lui aussi été placé en garde à vue jusqu'au lendemain, libéré quelques temps après les membres de Bizi!.

La répression n’est rien face à l’inaction

"Ça prouve que ça dérange", estime l'une des activistes. En s’attaquant ainsi à l’image du président français, "qui se prétend leader international du climat", elle pense que le mouvement "a touché une corde sensible". L’interminable garde à vue a beau lui avoir installé le doute et "fait réfléchir à deux fois", malgré la répression, "on ne s’arrêtera pas là", affirme-t-elle.

Dans un communiqué envoyé ce jeudi 30 mai, l’association déclare que "c’est l'incendie qu'il faut arrêter, pas ceux qui crient ‘au feu !’. Nous sommes en état d’urgence ! Et nous continuerons à interrompre l’orchestre qui joue tranquillement à bord du Titanic alors que celui-ci est en train de sombrer".

Le mouvement appelle "tout le monde" à décrocher les portraits présidentiels, "tant que ce gouvernement n’aura pas mis en place une politique climatique cohérente avec l’alerte des scientifiques". Pour Bizi!, "la répression n’est rien par rapport à l’enfer que notre inaction prépare pour nos enfants".