MEDIABASK

Génération.s : "Nous travaillerons à faire émerger un statut juridique pour les langues minoritaires"

A quelques jours des élections du 26 mai, MEDIABASK interroge les principaux candidats sur des thèmes spécifiques au Pays Basque. Dans certains cas, les réponses ont été données par les candidats basques et quand il n’y en avait pas, par la tête de liste voire l’équipe de campagne. C’est le cas de la liste Le Printemps européen portée, essentiellement, par Génération.s dont la tête de liste est Benoît Hamon.

Benoît Hamon s'est déplacé à plusieurs reprises au Pays Basque. © Bob EDME
Benoît Hamon s'est déplacé à plusieurs reprises au Pays Basque. © Bob EDME

De quelle manière les candidats de votre liste vont-ils faire entendre la voix spécifique du Pays Basque une fois élus ?

Les élus de la liste Génération.s feront entendre la voix spécifique du Pays Basque en lien avec leurs militants et élus du Pays-Basque. Génération.s a bien conscience des spécificités linguistiques culturelles du territoire, ainsi que de son potentiel d'innovation en matière de transition écologique et d'agriculture durable.

Nous sommes particulièrement attachés à la coopération territoriale et nous pensons que l'Europe se construit davantage sur les frontières, cicatrices de l’Histoire, plutôt que dans les capitales.

Quel est le positionnement de votre liste concernant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Que défendrez-vous concernant la Catalogne ?

Concernant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, nous croyons aux solutions démocratiques et politiques et nous rejetons la pénalisation des démarches en lien avec le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Nous croyons aux modalités de consultations légales et négociées comme en Ecosse, au Québec et en Nouvelle-Calédonie.

Concernant la Catalogne, nous souhaitons qu'une solution politique soit trouvée à la crise, que les prévenus soient libérés et que le dialogue soit rétabli entre le gouvernement central et celui de la Generalitat, et que les questions de l'autonomie, d'un État plurinational, voire de l'indépendance soient débattues sereinement en Catalogne et en Espagne.

De quelle manière les élus de votre liste vont-ils défendre les langues basque, corse, catalane, bretonne au sein du Parlement européen ?

Nous croyons en la diversité linguistique et rejetons les approches nationalistes des langues. La normalité pour un être humain est historiquement d'être polyglotte, il nous semble normal d'avoir cette ambition pour les citoyens européens et depuis Bruxelles, nous travaillerons à faire émerger un statut juridique pour les langues minoritaires dans les États où ces dernières n'en n'ont pas.

Quelles initiatives vont porter ou soutenir les élus de votre liste concernant la question des prisonniers basques et de la résolution définitive du conflit ?

Nous soutiendrons toute démarche pour que le droit commun de la détention soit appliqué aux prisonniers, il est inacceptable que des mesures dérogatoires persistent. Nous nous engagerons également à soutenir toute démarche en lien avec la reconnaissance de l'ensemble des victimes et de justice transitionnelle.

Les élus de votre liste vont-ils soutenir au sein de l'Europe l'accueil des migrants dans l’Hexagone ou le refuseront-ils ?

Aux côtés des associations et des professionnels du secteur, le mouvement Génération.s se mobilise et réclame des conditions de vie et d'insertion pour les exilés qui soient dignes de nos valeurs et de leur courage grâce aux mesures suivantes : le retrait pur et simple du projet de loi "Asile et Immigration" et des circulaires Collomb, la création d'un visa humanitaire, la création d'un statut de réfugié climatique, multiplier par deux le nombre de places dans les centres d'accueil de demandeurs d'asile, augmenter les moyens alloués à l'apprentissage de la langue du territoire d'accueil, régulariser les hommes, les femmes et les enfants qui n'ont aucune solution de retour dans leur pays ni d'obtention de papiers, la modification des règles de Dublin sur le droit d'asile en établissant une clé de répartition de l'accueil des demandeurs d'asile entre les pays membre de l'Union Européenne en fonction de leur capacité et, enfin, la généralisation effective de la carte pluriannuelle du séjour.

Soyons dignes de notre pays, de son Histoire et de ses valeurs. Nous refusons la brutalité et la répression, favorisons l'humanité et la bienveillance en créant des conditions d'accueil et d'accompagnement décentes.