MEDIABASK

Union de la droite et du centre : “Avec nos alliés du PPE, nous croyons en l’intégrité du territoire espagnol”

A quelques jours des élections du 26 mai, MEDIABASK interroge les principaux candidats sur des thèmes spécifiques au Pays Basque. Dans certains cas, les réponses ont été données par les candidats basques et quand il n’y en avait pas, par l’équipe de campagne voire la tête de liste. Concernant la liste Union de la droite et du centre des partis Les Républicains et Les Centristes menée par François-Xavier Bellamy, c’est le candidat basque Didier Irigoin qui a pris la plume.

Didier Irigoin, maire de Béguios depuis 2014. © Guillaume FAUVEAU
Didier Irigoin, maire de Béguios depuis 2014. © Guillaume FAUVEAU

De quelle manière les candidats de votre liste vont-ils faire entendre la voix spécifique du Pays Basque une fois élus ?

Nous savons combien l’Europe doit tirer ses forces des territoires, de leurs spécificités et de nos identités locales qui forgent cette culture européenne que nous devons affirmer, préserver et transmettre. C’est le sens de cette civilisation européenne que nous avons mis au cœur de notre projet dans cette campagne, face à des listes qui n’en parlent pas. Précisément, la défense du Pays Basque, c’est défendre nos traditions, notre culture, notre langue.

Sur le plan économique, lorsque nous proposons de donner la préférence à nos entreprises, nos agriculteurs, et donc nos emplois, c’est justement pour mieux protéger nos acteurs économiques du territoire face à la concurrence européenne. A l’échelle mondiale, nous nous battrons aussi pour la stricte réciprocité dans les relations commerciales. Les produits agricoles du Pays Basque et nos indications géographiques protégées (IGP) seront ainsi ardemment défendus dans les accords commerciaux que l’Union européenne négocie avec des partenaires étrangers.

Quel est le positionnement de votre liste concernant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Que défendrez-vous concernant la Catalogne ?

Nous faisons partie d’une famille politique européenne, le PPE. C’est la première force politique européenne, ce qui nous permet de peser sur les décisions, contrairement au Front national qui ne peut justifier d’une vraie capacité d’influence en Europe, et à la liste En Marche, qui formera un nouveau groupe parlementaire minoritaire avec des alliés de gauche et des écologistes. Là encore, aucune influence pour la France.

Avec nos alliés du PPE, nous croyons en l’intégrité du territoire espagnol. Mais la situation en Catalogne est avant tout une question espagnole. Nous demandons de la stabilité, de la cohésion, des discussions fructueuses entre responsables politiques, et refusons toute violence qui conduirait à aggraver la situation. La communauté internationale n’a d’ailleurs pas reconnu les tentatives de sécession du territoire, et c’est pour cela que nous rappelons que le dialogue politique, le respect des lois et des règles constitutionnelles, sont les seuls leviers d’action qui doivent être considérés. L’Union européenne doit être fière de ses territoires, et l’Espagne peut s’appuyer sur les atouts de la Catalogne pour être forte en Europe.

De quelle manière les élus de votre liste vont-ils défendre les langues basque, corse, catalane, bretonne au sein du Parlement européen ?

Nous défendons avant tout le respect du principe de subsidiarité : toute action publique doit être menée à l’échelon de décision le plus adéquat. Nos spécificités qui font notre fierté ne doivent pas être remises en cause. Toutefois, nous faisons partie d’une famille politique issue du gaullisme, qui a eu dans ses rangs des figures telles que le Président Chirac. Jacques Chirac, en 1999, avait respecté une décision du Conseil constitutionnel indiquant que la Charte européenne des langues régionales et minoritaires (toujours pas ratifiée) comportait des clauses contraires au principe d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français. L’ancien président de la République a cependant dynamisé l’enseignement des langues régionales dans nos écoles, dont certaines sont en option au baccalauréat. Nous nous battrons donc pour préserver nos patrimoines locaux, y compris nos langues régionales, car elles sont une richesse culturelle. Mais nous rappelons que la cohésion nationale est une priorité, et que pour cela, la langue française est le pilier de notre Nation.

Quelles initiatives vont porter ou soutenir les élus de votre liste concernant la question des prisonniers basques et de la résolution définitive du conflit ?

En tant que Républicain, nous sommes pour la paix et évidemment pour la paix au Pays-Basque et la résolution définitive du conflit. Nous devons également respecter la justice et surtout ses décisions. Il en va de même pour les prisonniers basques : la justice doit être respectée et s’il est possible de voir au cas par cas des rapprochements, nous ne sommes pas opposés à cette idée.

Les élus de votre liste vont-ils soutenir au sein de l'Europe l'accueil des migrants dans l’Hexagone ou le refuseront-ils ?

Le défi migratoire est devant nous. Nous le savons tous, lorsque l’on sait par exemple que la population africaine va doubler dans les trois prochaines décennies. Dès lors, comment agissons-nous ? Dans cette campagne, nous proposons une double-frontière, européenne et française, pour assurer une double protection. Renforcer nos frontières européennes, ne plus laisser arriver des bateaux de migrants sur notre continent, ne pas répartir les clandestins par un système de quotas, et enfin protéger nos frontières nationales avec des contrôles ciblés : c’est ce que nous défendons. La solution est européenne, et nous le voyons à la frontière entre la France et l’Espagne. Les réponses le sont donc, mais elles sont aussi nationales. Protéger cette frontière au Pays Basque notamment est prioritaire pour lutter contre l’immigration illégale.

Soyons précis. D’une part, Emmanuel Macron ne veut pas la réduire : un record d’immigration a été atteint en 2018. Sa liste En Marche ne voit que par le prisme européen, en prônant ce qui existe déjà ! La seule mesure "forte" du programme – présenté tardivement – d’En Marche, c’est 10 000 postes supplémentaires de garde-côtes européens. Très bien : nous l’avons porté au Parlement européen avec le PPE et surtout, nous l’avons obtenu par un vote définitif en avril dernier ! D’autre part, et c’est la seconde impasse, le Front national ne parle que de frontières françaises, et a voté contre toutes les initiatives européennes pour protéger les frontières extérieures. Ce comportement inconscient ne peut plus durer. Et les Français doivent être conscients de cette réalité.