MEDIABASK

Rapprochement d’un prisonnier après plusieurs mois d’attente

Incarcéré dans la prison francilienne de Réau, Mikel Karrera Sarobe vient d’être transféré vers Lannemezan.

Les prisonniers basques sont peu à peu transférés dans les prisons de Lannemezan et de Dax.
Les prisonniers basques sont peu à peu transférés dans les prisons de Lannemezan et de Dax.

Après des mois de blocage sur la question des prisonniers basques, Mikel Karrera Sarobe a été rapproché à 280 kilomètres du Pays Basque. L’information a été communiquée par l’association des familles de prisonniers Etxerat ce mardi 21 mai sur les réseaux sociaux. Considéré comme un "prisonnier emblématique", cette nouvelle marque un pas nouveau.

En décembre dernier, les propos tenus par Hélène Davo, directrice adjointe du Cabinet de la ministre de la Justice, dans les colonnes de MEDIABASK ne laissaient pas présager de cette décision. "Il y a des blessures liées à des personnes emblématiques. C’est ce que l’on appelle en droit l’ordre public. On risque d’allumer des incendies en rapprochant des détenus comme Txeroki ou Karrera (NDLR : Mikel Garikoitz Aspiazu Rubina et Mikel Karrera Sarobe). Les associations de victimes ne pourront pas l’accepter. Je dis à la délégation qu’au lieu d’aller dans la rue le 12 janvier, si demain vous arrivez main dans la main avec les associations de victimes que vous aurez convaincues, il n’y aura pas de problème d’ordre public", a-t-elle affirmé. Dans la même période, les membres de la délégation chargée des discussions avec le ministère avaient reconnu la suspension des contacts.

Six mois plus tard, le 14 mai dernier, ils sont revenus devant la presse. Les pourparlers relancés, ils attendaient des faits. Sur les 40 détenus du Collectif des prisonniers politiques basques incarcérés dans l’Etat français, il restait huit hommes et neuf femmes à rapprocher du Pays Basque. Les propos tenus quelques jours plus tard, vendredi dernier, par Emmanuel Macron n’ont fait qu’augmenter l’impatience des acteurs de la résolution du conflit. Dans une déclaration inédite sur le conflit basque, le président de la République a relevé le travail réalisé par les élus locaux vers la réconciliation, ayant conduit certains à lire la déclaration de fin d'ETA. "Le devoir de l’Etat est d’accompagner le mouvement ", a-t-il déclaré. Au lendemain de l'arrestation de Josu Urrutikoetxea en Haute-Savoie, c'était à se demander sur quel pied dansait le président.