MEDIABASK

Les Européens : “Nous voulons déplacer la prise de décision sur les fonds européens au niveau le plus efficace”

A quelques jours des élections du 26 mai, MEDIABASK interroge les principaux candidats sur des thèmes spécifiques au Pays Basque. Dans certains cas, les réponses ont été données par les candidats basques et quand il n’y en avait pas, par l’équipe de campagne, voire la tête de liste. C’est le cas de la liste Les Européens portée par l’UDI de Jean-Christophe Lagarde.

Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l'UDI, mène la liste Les Européens.
Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l'UDI, mène la liste Les Européens.

De quelle manière les candidats de votre liste vont-ils faire entendre la voix spécifique du Pays Basque une fois élus ?

L’attachement de notre famille politique à la subsidiarité comme principe d’organisation collective est une ligne directrice historique dont nous ne nous sommes jamais départis. C’est une question majeure pour le Pays Basque notamment. Faute de moyens suffisants pour agir, la décentralisation est forte dans les textes mais faible dans la réalité. Nos territoires étouffent sous le poids du jacobinisme centralisateur et trop uniformisateur. La France d’aujourd’hui vit ainsi le paradoxe d’un Etat central tout-puissant, mais pour qui il est impossible de s’occuper de tout ; de pouvoirs locaux disponibles pour agir au plus près des problèmes, mais empêchés par le manque de moyens ou de liberté d’action ; d’une population française doublement frustrée par l’impuissance de l’Etat et des collectivités territoriales.

Dans cette logique, nos eurodéputés auront à cœur de défendre la diversité de ces identités régionales et les spécificités propres aux territoires qu’elles occupent. Cela passe tout naturellement par une meilleure reconnaissance de la culture basque à l’échelle européenne.

Par ailleurs, nous voulons déplacer la prise de décision au niveau le plus efficace en ce qui concerne les fonds européens. Nous proposons que soit créé un guichet unique par département pour les demandes d’aides européennes. Cette instance serait coprésidée par le Président du Conseil départemental et le Préfet, et réunirait les associations d’élus locaux, les Présidents des Chambres d’agriculture, des métiers et de commerce et d’industrie. En ce qui concerne certains territoires spécifiques comme le Pays Basque, nous sommes ouverts à ce que cette instance soit gérée au niveau de la Communauté d’agglomération plutôt que le département.

Quel est le positionnement de votre liste concernant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Que défendrez-vous concernant la Catalogne ?

Jean-Christophe Lagarde, la tête de notre liste Les Européens, a été le seul responsable national à accepter de rencontrer Carles Puigdemont lors de son passage à Paris pour plaider la cause catalane en octobre 2016. Nous regrettons qu’un véritable processus démocratique constitutionnel n’ait pas été organisé, exactement sur le modèle écossais.

De quelle manière les élus de votre liste vont-ils défendre les langues basque, corse, catalane, bretonne au sein du Parlement européen ?

Nous avons à cœur de reconnaître la diversité des peuples européens et les identités des territoires. Nous considérons que la France ne peut pas rester l’un des seuls Etats européens à ne pas avoir ratifié la Charte européenne des langues régionales. Le refus d’Emmanuel Macron de respecter sa promesse de campagne sur ce sujet est une faute : nous dénonçons la volonté exprimée par Nathalie Loiseau de ne pas la ratifier.

Quelles initiatives vont porter ou soutenir les élus de votre liste concernant la question des prisonniers basques et de la résolution définitive du conflit ?

Nous défendons une résolution pacifique basée sur une véritable concertation et une meilleure prise en compte des demandes basques reprenant les enjeux décrits lors de la Déclaration d’Arnaga qui a mis fin à des années de violence. En ce qui concerne les détenus basques, nous sommes en faveur de l’application du droit commun.

Nous proposons que soit instauré un médiateur impartial de l’Union européenne pour accompagner le processus et les discussions.

Les élus de votre liste vont-ils soutenir au sein de l'Europe l'accueil des migrants dans l’Hexagone ou le refuseront-ils ?

Nous soutenons l’accueil des réfugiés politiques lorsqu’ils remplissent les critères du droit d’asile qui doivent être harmonisés au niveau européen. Nous défendons le développement d’une politique migratoire plus juste, plus pragmatique et plus humaine.

Nous croyons surtout que ces questions ne peuvent plus être efficacement gérées au niveau national, c’est pourquoi nous proposons de créer une Agence européenne des Migrations qui centralisera le traitement des demandes de visa à l’échelle européenne. L’absence de gestion commune n’est pas efficace : par exemple, 25 % des étrangers ayant déposé une demande d'asile en France étaient en fait déjà connus dans un autre État membre de l'Union européenne !

Toutefois, si l’administration serait commune pour ne plus laisser “des trous dans la raquette”, chaque Etat pourrait fixer le nombre d’étrangers et les qualifications professionnelles qu’il veut accueillir chaque année, sur le modèle du Canada.