Goizeder TABERNA

La carte de l’euskara n’est pas du goût de tous à Biarritz

Une conseillère municipale a considéré paradoxal de demander des aides à la République lorsqu'on ne reconnaît pas ses frontières. Elle parlait d'AEK.

Brigitte Pradier a précisé qu'elle ne remettait pas en cause l'honnêteté d'AEK. (capture d'écran)
Brigitte Pradier a précisé qu'elle ne remettait pas en cause l'honnêteté d'AEK. (capture d'écran)

Trois jours après le passage de la Korrika par Biarritz, Brigitte Pradier a critiqué la demande de subvention de l’association Aek lors du conseil municipal du 10 avril. La carte géographique du Pays Basque utilisée dans les locaux de la Gau Eskola serait contradictoire avec la demande.

"Savez-vous que dans le classes d’Aek la frontière entre le Pays Basque français et le Pays Basque espagnol est effacée ? Je trouve curieux et contradictoire, de réclamer des subventions à la République et de s’en séparer même symboliquement", a-t-elle lancé à l’assemblée, prenant de court les élus de la République qui s’apprêtaient à voter les subventions annuelles aux associations. La conseillère déléguée aux personnes en situation de handicap a tout de même voté pour la délibération, en affirmant qu’elle le faisait avec plaisir "mais sachez bien que le Pays Basque français fait partie de la République française".

La carte que l’élue aurait vu dans les locaux de la Gau Eskola ne serait rien de plus que la carte du territoire de la langue basque, a répondu l’élue déléguée à la langue basque, Maialen Etcheverry. Le maire Michel Veunac aussi est monté au créneau. "Le devoir qui est le nôtre, c’est de soutenir et de développer la langue basque. C’est un devoir, parce que, je redis toujours avec obstination, les mots du grand linguiste français Claude Hagège, 'Une langue qui disparaît, c’est une défaite pour toute l’humanité'", a-t-il rappelé.

A l’instar de Maialen Etcheverry, l’adjoint au maire Peio Claverie a défendu le travail d’Aek et notamment l’organisation de la Korrika qui a "un effet au-delà des propres sphères abertzale, des propres sphères bascophones". Il a fini avec un "et j’espère Madame Pradier qu’un jour vous participerez avec nous à la Korrika". Une manifestation qui retrace tous les deux ans la carte de l’euskara, au cas où elle se serait effacée de l’esprit de certains.