Goizeder TABERNA

La Ville sauve le BO Omnisports

Au bord de la cessation de paiement, l'association sportive recevra 150 000 euros de subvention exceptionnelle. Les élus attendent la mise en place d'un autre mode de gestion et d'un autre mode de contrôle.

"Qu'est-ce qu'une ville doit subventionner", c'est la question que s'est posée en filigrane du conseil municipal du 10 avril. © Guilaume FAUVEAU
"Qu'est-ce qu'une ville doit subventionner", c'est la question que s'est posée en filigrane du conseil municipal du 10 avril. © Guilaume FAUVEAU

La décision n’a pas été prise sans douleur. Elle a renvoyé les conseillers municipaux à leurs responsabilités autant vis-à-vis de l’argent public et l’équité entre les associations que vis-à-vis des onze sections et les 3 000 adhérents de l’Omnisports. Finalement, le conseil municipal a voté l’attribution d’une subvention exceptionnelle de 150 000 euros au BO Omnisports, mais avec la volonté derrière de mettre en place un contrôle plus rigoureux de sa gestion.

Le maire de Biarritz, Michel Veunac, attend des dirigeants de l’association "d’autres modes de gestion et d’autres modes de contrôle, avec un cabinet spécialisé". Parmi les quatre élus qui se sont abstenus, Ghislaine Haye a relevé le fait "qu’on n’ait pas de certitude aujourd’hui" sur le déficit réel et sur les mesures mises en place par l’association pour résoudre son problème structurel.

Face aux interrogations, le maire a assuré que les dirigeants de l’association qui ont découvert l’ampleur de la situation en début d’année ont déjà enclenché une réorganisation. Quant à la séparation entre le BO Omnisports et la section rugby amateur, elle devrait être consommée dans les mois à venir.

Des explications

La subvention de la Ville sera complétée par une contribution du rugby professionnel de 200 000 euros et l’association elle-même devra trouver 50 000 euros. Le déficit de 400 000 euros prévu lors de la clôture des comptes en juin serait ainsi comblé. La majorité des élus ont eu connaissance de ces chiffres voilà quinze jours et, ce mercredi 10 avril, ce sont des explications qu’ils attendaient.

Après avoir entendu l’ancien et l’actuel présidents de l’Omnisports, le maire Michel Veunac attribue le trou à des erreurs de gestion et des problèmes structurels, notamment en frais de personnel. Il a également évoqué l’évolution des mentalités et de l’organisation dans le sport amateur. Puis il a annoncé la fin d’un cycle : "Au-delà des imprudences de gestion il y a aussi des modèles économiques de la gestion des associations sportives périmés."

Beaucoup  d’élus ont tout de même l’impression de voter "un revolver sur la tempe" ou d’avoir été mis "au pied du mur". Effectivement, Veunac l’a rappelé, l’enjeu de la décision est important, derrière le BO Omnisports "c’est tout le système rugbystique qui se trouve menacé". Car la licence du BOPB est portée par l’Omnisports.

Une gestion calamiteuse

Le conseiller d’opposition François Amigorena, un des trois élus ayant voté contre la délibération, estime qu’on vient "ponctionner les poches des citoyens contribuables Biarrots pour combler le déficit creusé par la faute d’une gestion calamiteuse dont les Biarrots ne sont pas responsables". Le maire a prévenu, le conseil ne devait pas se transformer en tribunal, toutefois, la responsabilité de l’ancien président Jean-Philippe Tourgis a été évoquée dans la bouche de plusieurs conseillers.

"Je demande que Jean-Philippe Tourgis soit révoqué des mandats qu’il a avec la Ville en tant qu’expert comptable", a lancé l'élu d'opposition Edouard Chazouillère, provoquant la réprobation de ces propos par le maire. L’ancien dirigeant de l’Omnisports est mandaté pour l’Atabal, Biarritz Océan et Biarritz Tourisme.