Goizeder TABERNA

Le Gouvernement réfractaire à l’enseignement immersif dans le public

VIDEO - La ministre Jacqueline Gourault s’est opposée au développement de l’enseignement entièrement en langues territoriales dans les écoles publiques. Elle l’a fait lors de l’examen de la loi sur la Collectivité européenne d’Alsace par les sénateurs.

L’enseignement immersif dans le public vit des jours incertains. De nombreux signaux l'attestent. Le dernier en date, lors du débat sur les compétences spécifiques de la future "Collectivité européenne d’Alsace" mené au Sénat. La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Jacqueline Gourault a affirmé dans l’hémicycle que l’enseignement à 100% en langue territoriale est inapplicable dans les écoles publiques.

"L’enseignement immersif est possible bien sûr dans des écoles privées, comme les Diwan, mais pas dans les écoles publiques, car on ne peut pas raisonnablement l’imposer aux parents", a-t-elle défendu devant des sénateurs. Elle a balayé l’amendement portant sur l’organisation de l’immersif dans le futur département alsacien, s'appuyant pour cela sur une décision du Conseil constitutionnel de 2002. Une sénatrice l’a reprise sur le fait que cette décision mettrait en garde, plus précisément, sur l’intégration automatique de l’immersif dans les classes.

Mais les déclarations de Jacqueline Gourault n’ont fait que confirmer la crainte du sénateur Max Brisson sur le fait que la doctrine du Gouvernement français avait changé sur cette question. "J’avais bien senti, depuis quelques mois, que contrairement aux gouvernements précédents, il y a une volonté de ce gouvernement de remettre en cause les expérimentations d'immersion à l’école primaire publique. J’avais des doutes mais au moins ce soir, je vais pouvoir revenir au Pays Basque et dire clairement que le Gouvernement est opposé à l’immersion", a-t-il lancé à la tribune.

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Ces derniers mois, les échanges entretenus avec les représentants de l’Etat vont dans ce sens : l’ouverture de nouvelles classes immersives est bloquée. Les faits le démontrent à Irissarry, Ainhoa et Anglet, malgré la volonté des parents, des communes et de l’Office public de la langue basque. Les 17 écoles publiques du Pays Basque Nord ayant opté pour cet enseignement malgré la jurisprudence constitutionnelle ne seraient pas inquiétées, pour l’instant.