Goizeder TABERNA

A l’unisson pour l’enseignement en langue basque sur le BAB

Les trois villes les plus importantes du Pays Basque Nord mènent ensemble une campagne de sensibilisation des parents pour la scolarisation de leurs enfants dans les filières bilingues et immersives.

A l'instar de l'initiative Mintzalasai, la sensibilisation de la population sur les atouts de l'euskara se fait sur les trois villes de l'agglomération BAB. © Isabelle MIQUELESTORENA
A l'instar de l'initiative Mintzalasai, la sensibilisation de la population sur les atouts de l'euskara se fait sur les trois villes de l'agglomération BAB. © Isabelle MIQUELESTORENA

Persuadés qu’à trois on les entendra mieux, les maires de Bayonne, Anglet et Biarritz (BAB) vantent d’une seule voix les avantages du bilinguisme pour les enfants. Ils ont lancé une campagne d’information, pour la première fois, commune sur l’offre en matière d’enseignement en langue basque dans leurs villes afin d’aider les parents à faire ce choix.

Ces dernières années, les effectifs dans les filières bascophones sont en hausse constante au Pays Basque Nord. Il y a deux ans, ils ont dépassé la barre des 10 000 élèves inscrits. C’est dans les zones urbaines les plus denses du Pays Basque Nord que l’euskara est la moins visible. Dans ce désert, les écoles offrant un enseignement en partie ou entièrement en langue basque apparaissent comme des oasis. "Dans notre environnement urbain, la plupart des parents qui font le choix du bilinguisme pour leurs enfants ne sont pas eux-mêmes bascophones. Ces espaces de transmission sont donc essentiels", écrivent Jean-René Etchegaray, Claude Olive et Michel Veunac.

En moyenne, un élève sur cinq apprend le basque sur la BAB. Sur les 8 750 enfants scolarisés actuellement à Bayonne, Anglet et Biarritz, 1 625 le sont dans les filières bilingues ou immersive. Cela représente 18,57 %. Ils étaient 1 415 en 2014. Aussi bien au niveau de l’offre que des effectifs, la meilleure élève est Biarritz avec 25 % de la population scolaire inscrite dans une des trois filières proposant des cours en langue basque. Anglet n’est pas en reste puisque 21 % de la population scolaire l’est également alors que la Ville ne possède pas de service ou de technicien chargé de cette langue. Concernant Bayonne, la part est de 15 %.

En quelques chiffres et définitions, la plaquette éditée par les trois communes donne les informations nécessaires aux parents pour se repérer dans les filières publique, privée confessionnelle et immersive de Seaska. Histoire de tordre la langue aux idées reçues, elle fait remarquer que "la plupart des parents qui choisissent le bilinguisme pour leur enfant ne parlent pas eux-mêmes le basque, sans que cela pose de problème pour le suivi de la scolarité par exemple". En revanche, les encouragements et l’intérêt que portent les parents à cette langue seraient bénéfiques pour l’élève.

Au-delà de la sauvegarde de cette langue, parlée uniquement par 9 000 personnes dans la zone la plus peuplée du Pays Basque Nord, les maires mettent en avant ses atouts tant pour le développement de l’enfant que pour ses perspectives professionnelles et son bagage culturel. Ils recommandent, cependant, de pousser l’enfant à poursuivre les études en langue basque tout au long de son cursus car la maîtrise de la langue n’est réelle qu’à partir du secondaire. Les maires du BAB le préconisent pour une question de cohérence.

La cohérence des choix, précisément, fait l’objet d’une rubrique. A chaque étape de la vie de l’enfant, de la crèche aux loisirs, les parents ont la possibilité d’opter pour la langue basque. C’est ce que les municipalités conseillent parce que cela tombe sous le sens.