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Une marche climat pour rappeler les élus à la loi

Près de 1 200 personnes se sont rassemblées à Anglet ce samedi 16 mars pour la “Marche du siècle”. Après avoir dénoncé le non respect de la loi par l’Agglo dans sa politique vélo, les manifestants se sont dirigés vers la forêt déboisée du Séqué, pour y planter symboliquement un arbre. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 25 mai prochain.

Pour symboliser l'inaction de l'Agglo, les militants de Bizi! ont enterré le Plan Vélo. © Guillaume FAUVEAU
Pour symboliser l'inaction de l'Agglo, les militants de Bizi! ont enterré le Plan Vélo. © Guillaume FAUVEAU

D’importantes mobilisations pour le climat ont eu lieu partout à travers le monde en cette fin de semaine. Localement, 1 400 lycéens en grève pour le climat ont défilé dans les rues de Bayonne vendredi 15 mars, tandis que ce samedi, la "Marche du siècle" du Pays Basque a rassemblé près de 1 200 personnes au départ du Géant Casino d’Anglet. À l’appel de Bizi!, soutenus par le Cade, les cheminots CGT, la CFDT, Txirrind’ola, Attac Pays Basque et Surfrider Foundation Europe Côte Basque, les manifestants ont symboliquement enterré sous un tas de vélos hors d’usage le Plan Vélo, pour dénoncer l’inaction de l’Agglo dans sa mise en œuvre. La mobilisation s’est achevée sur la parcelle déboisée du Séqué, où un arbre a été planté symboliquement par Victor Pachon, représentant du Collectif des associations de défense de l’environnement (Cade). Bizi! appelle à une nouvelle mobilisation le 25 mai.

Arborant une banderole de tête proclamant “Climat : assez de bla bla, des actes !”, la "Marche du siècle" du Pays Basque a parcouru l’avenue de Bayonne, à Anglet, récemment entièrement refaite dans le cadre des travaux de la ligne 1 du Tram’bus. Des militants de Bizi! ont peint sur la route des inscriptions indiquant "Route hors la loi ! Article L-228-2 du Code de l'environnement".

Le mouvement écologiste dénonce le fait qu’aucune piste cyclable n’a été aménagée à l’occasion des travaux du Tram’Bus, alors que la loi l’y exige pourtant. La marche s’est ensuite dirigée vers la mairie d'Anglet, dont le premier édile Claude Olive est également le président du Syndicat des mobilités du Pays Basque. "Nous sommes conscients aujourd’hui que la place du vélo a été oubliée", a reconnu Olive dans un entretien à MEDIABASK accordée la veille de la marche.

Le plan vélo enterré, un arbre replanté

Barth Camedescasse, porte-parole de Bizi!, a durement dénoncé la politique climatique actuelle du président Macron, qui, d'après lui, "s'inscrit dans une trajectoire totalement incompatible avec les objectifs de l'Accord de Paris, et nous condamne à l'enfer climatique". "Notre monde va connaître le même sort que le cargo Grande America si nous n'avons pas le courage et l'intelligence de procéder à des changements massifs et immédiats", a-t-il ajouté.

Elise Dilet, autre représentante de Bizi!, a appelé "à entrer en résistance" en pointant du doigt certains élus et décideurs locaux qui, comme Claude Olive, "ne sont pas du tout à la hauteur du défi". Peio Dufau, cheminot syndicaliste de la CGT, a demandé "l'établissement du vrai coût des transports, incluant enfin les coûts environnementaux et sociaux, afin de relocaliser l'économie et de changer de paradigme". Il a ajouté qu'"il faut taxer les transports pollueurs afin de développer et financer les transports en commun plus vertueux".

Environ 1 200 personnes se sont rassemblées ce samedi 16 mars à Anglet. © Guillaume FAUVEAU

Déplorant une régression de la place accordée au vélo à Anglet, et plus largement sur le BAB, il s’agit pour les associations de "l'enterrement pur et simple du Plan Vélo, pourtant adopté le 14 février 2014 par l'ancienne agglomération du BAB, et dont les préconisations n'ont pas été respectées, bien au contraire". Ce qui d’après elles, montre "le peu de respect par certains élus locaux de leurs propres engagements". Pour illustrer leurs propos, les manifestants ont symboliquement enterré juste devant la mairie d'Anglet un exemplaire du Plan Vélo, sous un tas de vélos hors d’usage.

La mobilisation pour le climat s’est terminée au quartier du Séqué. Victor Pachon, membre du Cade, y a symboliquement planté un arbre. Le 27 février dernier, le collectif dénonçait le déboisement d'une parcelle de plusieurs hectares de forêt de chênes.