Annie Delaunay, Bayonne ; Marion Pichery, Anglet ; et Pierre Rey, Biarritz

Anglet, marchons pour refuser l’inacceptable !

Des lycéens du Pays Basque relaient l'appel de Greta Thunberg.
Des lycéens du Pays Basque relaient l'appel de Greta Thunberg.

La concentration en CO2 dans l’atmosphère a atteint un niveau jamais vu depuis 2 millions d’années. Et elle a connu entre février 2018 et 2019 une hausse catastrophique, plus élevée que jamais. La situation est simple, et dramatique, nous sommes en train de foncer vers des seuils qui rendront la situation climatique hors du contrôle de l’humanité. Nos dirigeants ne prennent pas la mesure de l’urgence et de la gravité de cette situation.

Le secrétaire général de l’ONU a averti il y a quelque mois “Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons […] des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent”, et insiste : “il est impératif que la société civile […] demande des comptes aux dirigeants”.

Ces vendredi 15 et samedi 16 mars, justement auront lieu à l’échelle de la planète entière des mobilisations citoyennes pour exiger un sursaut avant qu’il ne soit définitivement trop tard.

Il ne s’agit pas uniquement d’interpeller les chefs d’État mais également les élus et décideurs locaux. Encore trop d’entre eux ne sont pas du tout à la hauteur de l’enjeu climatique. Cela n’est plus acceptable.

Marche climat à Anglet pour dire “ça suffit !”

Le pire des exemples à ce niveau est ce qui est en train se passer avec les travaux de la ligne 1 du tram’bus sur le BAB. Alors que des voies entières sont totalement rénovées, certaines comme l’avenue de Bayonne et l’avenue Jean-Léon Laporte à Anglet ne prévoient aucune voie pour le vélo, alors même qu’il s’agit d’axes centraux pour circuler dans cette ville. Bref, les cyclistes qui permettent de désengorger les embouteillages, de ne pas polluer l’air des villes et de ne pas dérégler le climat risquent leur vie, et sont découragés au quotidien par le manque de voies sécurisées, directes et continues. Des millions de travaux sont engagés sans rien prévoir pour un des moyens de déplacement les plus propres et sobres, et en violation claire et nette de la loi. L’article L228-2 du Code de l’environnement exige en effet qu’ “à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines (...) doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation”.

Et c’est le président du Syndicat des mobilités Pays Basque-Adour lui même, M. Claude Olive, maire d’Anglet, qui donne le mauvais exemple ! Dès lors, nous ne pouvons qu’être préoccupés de ce qui va être fait, ou pas, à l’échelle du Pays Basque Nord, en matière de développement de transports collectifs de proximité ; de limitation du fret routier, du tout voiture, de l’avion ; en matière de soutien au fret SNCF, à la réhabilitation de la ligne du souffre et aux mobilités douces. Les transports constituent pourtant ici le premier poste des émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique. La politique de mobilités est donc stratégique en matière de lutte contre le changement climatique.

C’est pourquoi nous participerons à la marche climat organisée ce samedi 16 mars à 10H30 à Anglet pour dire stop à ce manque de volonté, de vision et de sens de l’intérêt collectif. Nous marcherons pour exiger un engagement sans ambiguïté en faveur des bus réellement en site propre, des trains de proximité, du fret ferroviaire et du vélo.

Assez d’hypocrisie

Nous ne pouvons plus tolérer ce fossé entre les proclamations de belles intentions de certains élus et décideurs et leurs actes concrets. A moins que M. Claude Olive assume le fait de contribuer au dépassement des seuils de rupture climatique et de menacer ainsi les conditions de vie des enfants nés aujourd’hui, nous exigeons de lui des mesures immédiates et massives en matière de transports et de déplacements, en cohérence avec les scénarios décrits par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), permettant de rester en dessous de + 2°C voire + 1,5°C de réchauffement climatique. Nous ne pouvons plus attendre, et nous n’accepterons pas l’inacceptable !