Anaiz Aguirre Olhagaray

Chambre d’agriculture : la FDSEA revendique la majorité au Pays Basque

Avec un taux de participation de 54,23 %, le scrutin des élections professionnelles de la Chambre d’agriculture a donné la FDSEA gagnante dans les Pyrénées-Atlantiques, avec 53,98 % des voix. Le syndicat basque ELB a recueilli 24,21 % des voix, la Confédération paysanne du Béarn 13,19 %, et la Coordination Rurale 8,62 % des voix. ELB assure être majoritaire au Pays Basque, ce que conteste la FDSEA.

Les élections des Chambres d'agriculture ont lieu tous les six ans. © Chambre d'Agriculture 64.
Les élections des Chambres d'agriculture ont lieu tous les six ans. © Chambre d'Agriculture 64.

Une participation en nette baisse par rapport aux élections de 2013. Sur les 54,23 % de participants au vote, une majorité (53,98 %) a voté pour la FDSEA. Celle-ci remporte donc 14 sièges sur les 18 que compte le collège des chefs d’exploitation. ELB, la Confédération Paysanne du Béarn et la Coordination rurale en ont obtenu respectivement 2, 1 et 1.

Avec ses 1 267 voix, ELB s’estime majoritaire au Pays Basque. De son côté, le président de la FDSEA est “sûr” que le taux de participation étant plus élevé au Pays Basque que dans l’ensemble du département, sa liste sortirait donc gagnante, y compris dans la partie basque du territoire. La publication des listes d’émargement, prévue d’ici quelques jours, confirmera ou non la victoire d’ELB sur ses terres.

"Compte tenu des 1 267 voix qu’a recueillies ELB, si l’on rapporte au Pays Basque le taux de suffrages exprimés au niveau du département qui est de 54,23 %, nous obtenons donc le pourcentage d’environ 54 % pour ELB" avance Panpi Sainte-Marie, secrétaire général d’ELB. Le syndicat basque, affilié à la Confédération paysanne, se présentait cette année séparément de la section béarnaise (Confédération paysanne du Béarn). "On aura les chiffres exacts lorsqu’on consultera les listes d’émargement", précise-t-il.

Pour l’agriculteur de Lantabat, la baisse de la participation au scrutin n’est pas étonnante, "quand on voit que le nombre de paysans a été divisé par dix en 20 ou 30 ans au niveau de l’État français. Ici aussi, on est en train de perdre des paysans à cause du modèle dominant, qui amène de plus en plus l’agriculture à s’industrialiser. Cela fait forcément diminuer le nombre de paysans. C’est le modèle soutenu par la FDSEA. C’est elle, avec l’agro-industrie et certains décideurs, qui ont mis en place cette politique".

Gilles Casaux-Estrem, de la Coordination rurale, se dit "déçu" du résultat de son syndicat (8,62%). "C’est l’amertume et la résignation qui se sont exprimées", déplore-t-il. Pour lui, les paysans qui ont choisi la FDSEA ont "peur du changement" et subissent la "pression des gros systèmes".

Bernard Layre, président de la FDSEA, se réjouit d’une progression de près de cinq points du résultat de la FDSEA par rapport aux élections de 2013. "On creuse l’écart avec la Confédération paysanne béarnaise et ELB Pays Basque. Cela signifie qu’il y a une reconnaissance du travail réalisé, malgré la situation économique difficile. Nous défendons tous les modèles agricoles présents en Pays Basque, parce qu’il n’y a pas qu’un seul modèle agricole. C’est ce que les agriculteurs ont voulu mettre en évidence", analyse-t-il. Il en est persuadé : au Pays Basque, c’est la FDSEA qui est majoritaire. Les listes d'émargement mettront -peut-être- tout le monde d'accord.