Anaiz Aguirre Olhagaray

Violences policières : Lola Villabriga porte plainte contre X

L’étudiante de 19 ans touchée au visage par un tir de flash-ball le 18 décembre dernier à Biarritz souhaite comprendre ce qu’il s'est passé et que l’auteur du tir soit identifié. Entretien avec Sophie Bussière, son avocate.

Lola a subi une triple fracture de la mâchoire et a perdu deux dents.
Lola a subi une triple fracture de la mâchoire et a perdu deux dents.

Pourquoi avoir déposé une plainte contre X ?

Sophie Bussière : L’auteur du tir n’est pas identifié. Donc dans ce cas-là, on dépose plainte contre X. Il s’agit d’une plainte pour "violence aggravée avec arme par une personne dépositaire de l’autorité publique". Lola veut que la personne soit identifiée et comprendre pourquoi elle a commis ce tir. S’agissait-il d’une initiative personnelle ? Était-ce un ordre ? Avait-elle le droit de porter cette arme ? Il y a beaucoup d’interrogations derrière ces violences.

Que va-t-il se passer maintenant ?

S. B. : Le procureur va mener une enquête. C’est lui qui décidera s’il poursuivra la personne ou pas. Les cas de violences policières sont très délicats. Nous recueillons des témoignages, des vidéos, etc. Spontanément, pas mal de personnes se sont déjà rapprochées de Lola pour témoigner, fournir des vidéos et des éléments. Le procureur a plusieurs choix. Vu la gravité des faits, vu la particularité, il peut décider de saisir le juge d’instruction.

Cela va-t-il prendre du temps ?

S. B. : Oui. Cela peut prendre tout le temps que souhaite le procureur. Mais vu le contexte général, si le procureur laisse traîner ou s’il veut enfouir l’affaire, cela va être difficile, parce qu’il y a les médias qui vont demander les suites. Après, s’il n’y a aucune nouvelle au bout de trois mois, la victime aura la possibilité de saisir le juge d’instruction.