Anaiz Aguirre Olhagaray

Une agglomération qui se veut à l’écoute de ses citoyens

À l’occasion de la deuxième cérémonie des vœux de la Communauté d’agglomération Pays Basque, qui s’est tenue à Cambo ce vendredi 18 janvier, le président Jean-René Etchegaray a dressé le bilan des deux premières années de l’Agglo. Il a affirmé que dans le contexte politique et social actuel, "le chemin tracé est le bon" et qu’il était à même de répondre aux "inquiétudes" des citoyens.

La cérémonie des voeux s'est déroulée à la salle des sports de Cambo. © Isabelle MIQUELESTORENA
La cérémonie des voeux s'est déroulée à la salle des sports de Cambo. © Isabelle MIQUELESTORENA

C’est en l’absence de Bernadette Jougleux, maire de Cambo, que s’est déroulée la deuxième cérémonie des vœux de la CAPB. Les premiers mots de son adjoint Christian Devèze lui ont été adressés. Il a ensuite formé le vœu que "nos communes puissent partager, avoir une action efficace au niveau de l’organisation du territoire. Elles ont besoin de faire, et d’être". Filant la métaphore de Battitt Laborde (maire de Sare) lors du conseil communautaire du 15 décembre, il a déclaré que "nous avons une charge, un enfant qui commence à évoluer. Nous devons être à son chevet".

Paul Baudry, vice-président de l’Agglo en charge de l’Habitat, se souvient avoir eu certaines réticences lors des premières réunions de mise en place de la Communauté des communes d’Errobi, en 2006. "Un travail énorme a été fait en deux ans", a-t-il reconnu. "Nous allons gagner pour ce Pays Basque". Il a assuré que "dans quelques années, les personnes qui seront à la tête de nos communes diront ‘Heureusement qu’ils l’ont fait’".

Le directeur des services, Jean-Marie Martino, a lui aussi repris la métaphore du bébé : "Tout se joue dans la vie avant 3 ans". S’adressant au président de la CAPB, il a félicité : "Vous pouvez être fier du travail accompli. Vous avez donné la capacité à tous les agents de s’ancrer dans l’histoire communautaire". Il a ensuite indiqué que "le dialogue social apaisé nous permettra de mener à bien l’harmonisation des dispositifs des ressources humaines", en insistant sur "le sens du service public".

"Ici, tout le monde est dans la co-construction depuis longtemps"

Jean-René Etchegaray, président de la CAPB, a rappelé le contexte politique et social actuel. "La France vit une mutation mais qui n’est ni une évolution, ni une révolution. Cette crise est une crise territoriale puisqu’elle interpelle nos modes de gouvernance". Le président s’est dit "convaincu que le chemin tracé dans ce monde incertain est le bon".

"Nous apportons ici une part de la réponse. Ici, tout le monde se connaît, tout le monde est dans la co-construction depuis longtemps". Et de citer les exemples du Biltzar, du Conseil des élus, du Conseil de développement, la création de l’EPFL (Etablissement public foncier local), celle de l’OPLB (Office public de la langue basque) et de l’Agence d’urbanisme. "Autant d’exemples qui montrent que chaque fois que l’on s’est rassemblé, on a su prendre les bonnes décisions", a-t-il déclaré. "Nous étions déjà dans le droit à l’expérimentation, voire à la différenciation".

"Nous voulons une agglomération citoyenne"

Jean-René Etchegaray a affirmé avoir "pris conscience qu’il fallait renforcer le rôle des pôles, d’où notre souhait de créer des Maisons de la communauté". Il a appelé à garder l’optimisme, "alors même que l’ambiance dans le pays est morose". "Nous voulons une agglomération citoyenne", a-t-il ajouté, "prendre les décisions qui reflètent les besoins des gens".

Le président de l’Agglomération a présenté les contours des principales compétences : l’économie (notamment l’économie "bleue"), l’agriculture (insistant sur l’amélioration des revenus agricoles et la préservation du foncier agricole), le tourisme, le logement ou encore les mobilités. Il a également évoqué le Plan climat, affirmant que "nous travaillerons avec cette conviction qu’aucune politique publique n’y échappera. L’inverse serait suicidaire".

Jean-René Etchegaray a conclu en faisant allusion au "grand débat national". "Pour nous, c’est une opportunité qu’il faut saisir". Il a évoqué le Code général des collectivités territoriales, précisant que celui-ci ne reconnaissait pas à l’heure actuelle les "communautés XXL", et que ce droit à la différenciation pourrait bien être "au cœur des débats".