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Le journal GARA n'est pas ETA, mais un journaliste peut affirmer le contraire à la télévision

Le tribunal pénal de Madrid a absous le journaliste d’extrême droite, Eduardo Inda, qui était accusé d'avoir calomnié le journal GARA en affirmant “GARA, c’est ETA”. La juge Maria Paz Batista a estimé qu'ETA et le journal GARA étaient deux "réalités clairement différentes", mais estime que le  journaliste polémique a le droit de donner son avis dans le cadre d’un débat.

Le journal GARA avait porté plainte contre Eduardo India pour diffamation. (@albertopradilla)
Le journal GARA avait porté plainte contre Eduardo India pour diffamation. (@albertopradilla)

Il est manifeste que GARA n’est pas ETA, mais le journaliste navarrais Eduardo Inda peut dire le contraire à la télévision, sans que le journal basque soit calomnié. C’est ce qu'a décidé le tribunal pénal numéro 17 de Madrid en réponse à la plainte pour calomnies déposée par le journal basque GARA. La juge a statué qu'Inda avait le droit de donner son avis dans un média car c'était dans le cadre d’un programme de débat et opinion.

Tout a commencé le 31 mai 2014 dans le programme “La Sexta Noche” de la chaîne espagnole La Sexta. L’invité de l’émission était Pablo Iglesias, leader de Podemos, et il avait face à lui un panel de journalistes de différents bords. Parmi eux, le célèbre et polémique journaliste navarrais d’extrême droite Eduardo Inda, connu pour ses prises de position sulfureuses et ses affirmations hasardeuses. Inda y a évoqué une rencontre dans un bar d'Iruñea, à laquelle avait participé Iglesias avec, entre autres, le journaliste de GARA Alberto Pradilla. Il a alors affirmé qu’il était l’ami d'ETA car "GARA est le journal d'ETA" et "GARA est ETA".

Face à ces dires, le journal GARA avait décidé de porter plainte contre le journaliste pour calomnies. Aujourd'huit, la juge María Paz Batista a considéré que bien que "GARA et l’ETA sont des réalités clairement différentes", les paroles du journaliste navarrais ne constituent pas une calomnie, car elles ont été prononcées dans le cadre d’une émission de débat politique.

Un spécialiste des fake news d’extrême droite

Ce n’est pas la première fois qu'Eduardo Inda a affaire aux tribunaux. Ses discours incendiaires défendant des positions d’extrême droite et le nationalisme espagnol et surtout les fake news qu’il répand lui ont déjà causé des problèmes. Il va prochainement être jugé pour calomnies car il a publié sur son site web que le secrétaire général de Podemos dans la ville de Valdepeñas en Castille La Mancha, l’archéologue Luis Benitez de Lugo, avait été condamné pour destruction de restes archéologiques. Il a également été condamné pour calomnies et fabrication de fausses preuves pour avoir publié que Podemos était financé par le Venezuela et par l’Iran.