MEDIABASK

Grand débat national : comment ça marche ?

Le “grand débat national”, organisé en réponse à la crise des “Gilets jaunes”, débute ce mardi. Mode d’emploi de ce grand dialogue inédit.

Emmanuel Macron a inauguré en personne ce mardi dans l'Eure ce "grand débat national".
Emmanuel Macron a inauguré en personne ce mardi dans l'Eure ce "grand débat national".

Après deux mois de crise, Emmanuel Macron a appelé le plus grand nombre de personnes à participer au "grand débat national" qui durera jusqu’à la mi-mars. S’il peine pour le moment à convaincre la majorité des "Gilets Jaunes" et l’opposition politique, l’objectif affiché par le Président de la République française est clair : "transformer les colères en solutions".

Dans sa lettre rendue publique dimanche soir, Emanuel Macron annonce quatre thèmes principaux : fiscalité et dépenses publiques, organisation des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté. Il propose ainsi de baliser le débat autour d’une trentaine de questions. S’il assure qu’il n’y a "pas de questions interdites", le Président de la République a néanmoins fixé des limites en indiquant par exemple qu’il ne sera pas question de revenir sur les réformes votées sur la fiscalité, parmi lesquelles la suppression partielle de l’impôt sur la fortune (ISF).

A partir du 15 janvier, les citoyens sont donc invités à s’exprimer sur la plateforme numérique du "grand débat national". Un numéro vert, le 0 800 97 11 11, est lui aussi mis à disposition. Par ailleurs, des réunions d’initiatives locales vont être organisées partout dans l’Hexagone. Le Premier ministre a ainsi souligné : "Nous comptons sur chacun de nos concitoyens pour prendre l’initiative et permettre la discussion la plus large et la plus représentative possible".

La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, et le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, ont été choisis pour piloter ce grand débat. Pour garantir l’indépendance du débat, un comité des garants, composé de cinq personnalités, sera dévoilé vendredi. Deux d’entre-elles seront nommées par le gouvernement et les trois autres respectivement par le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat et le président du Conseil économique, social et environnemental.

Au niveau local

Dès lundi, les préfectures ont désigné des référents en charge de l’organisation de ce dialogue inédit. Pour les Pyrénées-Atlantiques, le préfet a nommé Eddie Bouttera, secrétaire général de la préfecture, pour "être à l’écoute de l’ensemble des acteurs et faciliter l’organisation matérielle de débats locaux". Il sera secondé par les sous-préfets des arrondissements de Bayonne et d’Oloron-Sainte-Marie, qui restent les premiers interlocuteurs des élus et acteurs locaux.

Au niveau local, la ville de Bayonne a d’ores et déjà communiqué sur les modalités participatives. Ainsi, les Bayonnais peuvent transmettre leur contribution en renseignant le cahier de doléances mis à leur disposition au hall Cassin, situé rue Bernède. Ils peuvent aussi s'adresser directement à la Mairie par courriel (granddebatnational@bayonne.fr) ou encore par courrier postal en indiquant l'objet "Grand débat national".

Des réactions

Les réactions des différents partis politiques du Pays Basque Nord ne se sont pas fait attendre.

Pour les abertzale d’EHBai, la forme que prend ce débat en fait un "exercice un peu périlleux". Leur porte-parole, Anita Lopepe, s’est exprimée sur France Bleu Pays Basque : "Euskal Herria Bai a toujours défendu ce type d'exercice qui vise à faire participer les citoyens aux débats politiques, aux décisions, mais c'est le contexte dans lequel ce débat va se mener qui est particulier, qui en fait un exercice un peu périlleux. Cela va se mener sur un fond de dérive autoritaire du gouvernement".

Le sénateur des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson, fera preuve d'une vigilance particulière :

Pour le parti Génération.s, des notions fondamentales manquent dans la lettre du Président de la République :

De son côté, le député En Marche, Vincent Bru, pense que ce débat va permettre d'apaiser les tensions :