Tel un fil de discussion dans les réseaux sociaux, un thread, les prochains conseils communautaires vont se succéder et se compléter. Avant le vote du budget, prévu en avril, les élus de la Communauté d’agglomération Pays Basque vont prendre les compétences qu'il leur reste à prendre et décider du projet qu’ils souhaitent pour le territoire. Le premier acte aura lieu ce samedi 15 décembre, à Bayonne.

Les conseillers communautaires vont se réunir dans le grand amphi de la faculté pour prendre 18 délibérations sur les compétences de l’Agglo, comme l’oblige la loi. L’exercice paraît purement juridique. En réalité, l’exercice est hautement politique, car ces compétences sont des outils pour concrétiser un projet, des ambitions, pour le territoire. "La prise de compétences signifie qu’on se donne la possibilité d’intervenir dans tel ou tel domaine. On se donne la possibilité de faire", explique une source de l’Agglo. D’autres compétences, obligatoires et optionnelles, ont été prises auparavant, depuis la création de l’intercommunalité unique en 2017.

Le projet, lui, devrait être voté en février ou en mars. Il était annoncé pour le prochain conseil communautaire mais, finalement, il s’invitera après le vote du cadre dans lequel il pourra se déployer. Cependant, ce vote devrait être guidé par la réflexion lancée en septembre 2017 autour du projet communautaire. Quant à la phase de concertation initiée le 3 novembre sur la politique des territoires, elle a été prolongée. Les discussions portent sur la façon de gouverner pour mieux impliquer les élus et mieux répondre aux besoins des habitants.

Votes tests

Le vote du budget clôturera ce fil. Pour la première fois, ce sera le "vrai" budget de la Communauté d’agglomération et non un budget hybride, fruit de l’accumulation de ceux des dix anciennes communautés de communes et d’agglomération. Et là, nous serons fixés sur les moyens dont l’Agglo se dotera pour mener à bien son projet et ses 21 politiques publiques.

Au vu des 83 délibérations inscrites à l’ordre du jour, la séance promet d’être longue : les élus ont dû bloquer leur agenda jusqu’à 16 heures. Fait rare. Les débats promettent d’être riches et les enjeux politiques importants : certaines décisions exigent le vote des 2/3 des 233 membres du conseil communautaire pour être entérinées. La définition de l’intérêt communautaire de la compétence optionnelle des équipements culturels et sportifs, par exemple, nécessitera 156 voix pour être acceptée. Ce seront des votes tests pour la Communauté d’agglomération Pays Basque et sa solidité.