Anaiz Aguirre Olhagaray

Privatisera, privatisera pas

La CGT craint la privatisation des services publics, et notamment de la collecte des déchets à l’Agglo. Pourtant, les autres syndicats ne s’en inquiètent pas et la collectivité assure qu’il n’en est pas question.

A l’appel de la CGT, les éboueurs de l’Agglo avaient lancé un mouvement de grève illimitée le 14 septembre dernier.
A l’appel de la CGT, les éboueurs de l’Agglo avaient lancé un mouvement de grève illimitée le 14 septembre dernier.

Non, la privatisation de la collecte des déchets n’aura pas lieu. C’est en tout cas ce qu’a assuré le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) Jean-René Etchegaray le 3 novembre dernier, lors du dernier conseil communautaire. LAB et la CFDT, les deux autres syndicats présents à la CAPB, ne mettent pas le sujet en doute. C’est en revanche l’inverse que craint la CGT.

C’était l’une des raisons qui avait conduit "Cannelle", éboueur et syndicaliste CGT, à entamer une grève de la faim le 12 octobre dernier, jusqu’au 2 novembre. "Nous sommes alertés de toute part, d’abord parce que c’est une orientation du président Macron que de privatiser les services publics. Donc nous sommes très vigilants sur cette question-là" prévient Sandra Pereira-Ostanel, déléguée CGT. La privation de la collecte des déchets, elle estime qu’"il y avait des signes qui laissaient paraître que nous y viendrions, ça a été évoqué par le syndicat de la CAPB".

Pas de panique du côté des autres organisations. Pour Laurent Roux, délégué CFDT à la CAPB, le sujet n’est pas à l’ordre du jour : "Je ne vois pas Monsieur Etchegaray ou Monsieur Dominique Boscq [vice-président en charge de la Prévention, de la collecte et de la valorisation des déchets] aller vers une délégation de service public. La direction de la collecte vient d’acheter 700 000 euros de camions, et on a reçu une demande pour travailler sur l’harmonisation des collectes. Si jamais c’était à l’ordre du jour, on ne resterait pas les bras ballants. Tout ça c’est du flan".

Même son de cloche chez les syndicalistes abertzale de LAB : "On peut craindre la privatisation des services publics, c’est un schéma qui arrive de l’État français, c’est sûr" avance Eñaut Aramendi. "Maintenant, en s’organisant sur place, on doit être capable de faire en sorte de diminuer cette casse-là et de maintenir l’ensemble des services publics tels qu’ils sont, et pourquoi pas les développer. Mais pour cela, il faut qu’on arrive à s’entendre et à discuter. La crainte de la CGT sur les services publics, j’arrive à l’entendre, mais pour l’instant, on ne peut pas dire que la CAPB soit sur ce schéma-là. Je n’en ai pas la sensation".

Absente des derniers cycles de négociation et opposée à l’accord qui en est ressorti, la CGT "dit non à 100 000 euros de budget en plus pour les œuvres sociales des agents territoriaux, elle dit non à une augmentation des salaires des agents les plus précaires de la CAPB. Donc, à quoi est-ce qu’ils disent oui ?" Eñaut Aramendi espère que la CGT reviendra à la table des négociations, "avant de claquer la porte et de ne rien obtenir". En attendant, chaque syndicat rentre désormais dans la course aux prochaines élections professionnelles de la fonction publique, qui se tiendront le 6 décembre prochain.