Goizeder TABERNA

L’Office public de l’agriculture sur la table de l’Elysée

Le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque Jean-René Etchegaray a soutenu la demande d’un Office public de l’agriculture du Pays Basque devant des conseillers d’Emmanuel Macron.

L'intervention de Jean-René Etchegaray a précédé celle du parrain de Lurrama, l'analyste Gérard Choplin. © Bob EDME
L'intervention de Jean-René Etchegaray a précédé celle du parrain de Lurrama, l'analyste Gérard Choplin. © Bob EDME

L’ouverture de la 13ème édition de Lurrama a également été celle d’une nouvelle bataille pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire du Pays Basque. Ce vendredi 16 novembre, à la Halle d’Iraty de Biarritz, le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) a annoncé avoir défendu la création d’un Office public de l’agriculture du Pays Basque auprès de trois conseillers du président de la République.

La rencontre n’a débouché sur aucun engagement, mais l’initiative du président de la CAPB a une portée hautement politique. Depuis qu’Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG) a formulé cette demande il y a deux ans, c’est la première fois que Jean-René Etchegaray prend partie publiquement sur ce dossier.

Tel qu’il a été pensé, l’Office serait un lieu de discussions et de propositions composé de représentants institutionnels de l’Etat, la Région, le Département et la CAPB, mais également des représentants du monde agricole et des consommateurs. Sa création dépend de Paris, puisqu'un tel office n’existe pas dans l’Etat français. Il faudrait donc une loi qui le permette.

Un outil pour exercer la compétence agricole

Les paysans commençaient à s’impatienter. "On avance trop doucement, il faut aller à la vitesse supérieure", insistait récemment le co-président d’EHLG Beñat Molimos, au siège de l’association, devant les élus, syndicalistes et acteurs du monde paysan. "Je cherche des solutions d’efficacité. Nous pourrons entrer en lutte lorsqu’on aura un projet solide", avait alors voulu tempérer le président de l’Agglo.

Aujourd’hui, il loue les avantages d’une telle structure. L’Office serait un outil pour exercer la compétence agricole dans toute sa plénitude. La prise en main de cette compétence dès la création de la CAPB avait été perçue comme un signe fort à l’époque. Jean-René Etchegaray a voulu rassurer : l’Office ne remettrait pas en cause la Chambre d’agriculture, en revanche, "ce serait une réponse institutionnelle à ce qu’est la réalité de l’agriculture au Pays Basque".

Le droit à la différenciation serait une opportunité pour de nombreux dossiers portés par l’Agglo. Mais il faut pour cela qu’il soit inscrit dans la Constitution, et la réforme tarde à venir. "J’ai attiré l’attention du Président de la République sur les spécificités de notre territoire. La place de l’agriculture est particulièrement importante, ici. Le nombre d’actifs est de 7 %, alors que dans l’Hexagone, il est de 3 %", a-t-il souligné. Lurrama est la vitrine de cette dynamique.