Anaiz Aguirre Olhagaray

Migrants en transit à Bayonne : l’urgence est là

Le conseil municipal de Bayonne s'est ouvert ce jeudi soir sur la question des migrants, posée par les élus des trois groupes d'opposition. Ils ont exigé des mesures immédiates pour venir en aide aux nombreuses personnes migrantes passant par la place des Basques. Au même moment, près de 200 personnes étaient rassemblées devant la mairie pour exiger “à manger et un toit pour les migrants”.

Dans un courrier adressé le 14 septembre, le collectif Solidarité Migrants alertait le président de la CAPB sur la situation des migrants en transit place des Basques à Bayonne. © Aurore Lucas
Dans un courrier adressé le 14 septembre, le collectif Solidarité Migrants alertait le président de la CAPB sur la situation des migrants en transit place des Basques à Bayonne. © Aurore Lucas

Alerte SOS de la part des élus de l'opposition. Jean-Claude Iriart (Baiona 2014), Marie-Christine Aragon (Demain Bayonne - Bihar Baiona) et Colette Capdevielle (Bayonne Ville Ouverte) ont alerté le maire Jean-René Etchegaray sur la situation des quelque 40 à 60 personnes migrantes transitant quotidiennement par la place des Basques. En plein conseil municipal, une délégation de membres du collectif Solidarité Migrants-Etorkinekin s'est introduit dans la salle et a directement interpellé le maire, également président de la Communauté d'agglomération Pays Basque (CAPB). A ce titre, un courrier lui a été adressé récemment par le collectif, pour l'alerter, ainsi qu'à d'autres maires du Pays Basque, du caractère urgent de la situation.

Au dehors, l'écho des quelque 200 personnes venues exiger des mesures humanitaires d'urgence se faisait entendre : "A manger et à boire pour les migrants !" scandaient-ils, réunis devant la mairie pendant que se tenait le conseil municipal. Depuis quelques jours, un groupe de bénévoles s'active pour venir en aide aux migrants place des Basques : ils se relaient parfois jour et nuit pour apporter vêtements chauds, café, nourriture. Et un hébergement, tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre.

C. Capdevielle "pèse" ses mots, parle de "catastrophe humanitaire". Pour M.-C. Aragon, Bayonne est en mesure d'offrir un accueil digne à ces personnes, en assurant que "de nombreux lieux peuvent servir d'abris sûrs pour ces personnes". J.-C. Iriart a rappelé l'implication des bénévoles et souhaité un "soulagement" et une "pérennisation" de cette inititative citoyenne.

Un véritable fléau : le réseau des passeurs. C. Capdevielle a indiqué à titre d'exemple, qu'un trajet Bilbo-Bayonne en voiture peut coûter aux migrants jusqu'à 350 euros. "Il y en a tous les quarts d'heure, des voitures qui déposent des personnes place des Basques. Que fait la police ?" a-t-elle interrogé.

Une réunion "très prochainement" avec Atherbea

"Il faut une gestion professionnelle du sujet" a répondu J.-R. Etchegaray, assurant qu'une réunion aurait lieu "très, très prochainement" avec l'association Atherbea. "Il faut un pas plus grand, plus long" a plaidé Colette Capdevielle, craignant une lenteur de la procédure. L'édile a rappelé la "responsabilité première" de l'Etat dans cette question : "Il est indispensable que sur un dossier de cette importance, l'Etat, le Conseil départemental et l'ensemble des collectivités concernées se mettent autour de la table", se référant à la CAPB mais aussi à d'autres communes de l'intérieur du Pays Basque : "Saint-Jean-Pied-de-Port est également concernée puisqu'il y a des personnes qui rentrent par Arnéguy aussi." Le maire a assuré qu'il mobiliserait "les moyens nécessaires pour assurer dans les meilleurs délais possibles ce secours, et cela bien évidemment avant l'arrivée des grands froids".