Béatrice MOLLE-HARAN

Manifestation à Donostia samedi pour les prisonniers

La manifestation partira à 17 heures du tunnel du quartier de l’Antiguo à Donostia. Organisée par le collectif “Orain Presoak-Maintenant les prisonniers”, l’appel a été lancé par de nombreuses personnalités de la société civile du Pays Basque estimant qu’après la dissolution d’ETA, une volonté forte et urgente de résoudre avec l’ensemble des victimes les conséquences du conflit est plus que jamais nécessaire.

L'appel à manifester a été lancé par diverses personnalités. © Foku / Ion URBE
L'appel à manifester a été lancé par diverses personnalités. © Foku / Ion URBE

Vérité, reconnaissance, réparation et vivre ensemble sont au centre de la genèse de cette manifestation. Les prisonniers basques sont aujourd’hui au nombre de 270, dont 47 incarcérés dans l’Etat français, 22 d’entre eux ont été rapprochés vers les prisons de Lannemezan et Mont-de-Marsan depuis l’année écoulée. Une manifestation qui sera l’occasion de mettre l’accent sur quatre priorités : la fin de l’éloignement, un état de fait obligeant les familles à faire des kilomètres, parfois plus de mille, pour rendre visite à leurs proches, la libération des prisonniers gravement malades, certains en fin de vie, et devant avoir recours à des soins réguliers, impossibles à réaliser en prison. Autre revendication, le cumul des peines conforme à la législation européenne dans le cas de condamnations dans deux états européens, non appliqué dans le cas des prisonniers basques.

Autre non respect de la loi par l’Etat espagnol, le refus de sa part d’accorder un changement de grade aux prisonniers, la quasi totalité d’entre eux accomplissant leurs peines sous le régime du premier grade, le plus sévère, malgré leurs demandes réitérées et justifiées juridiquement d’en changer.

Décision du Tribunal européen

Par ailleurs, concernant le cumul des peines, plus de 50 prisonniers basques ont présenté divers recours devant plusieurs instances, afin que les années passées en prison dans l’Etat français leurs soient décomptées. Une quinzaine d’entre eux continuent même à être emprisonnés alors qu’ils devraient être libres si la législation européenne en la matière était appliquée.

De fait, mardi prochain, le Tribunal européen des Droits de l’Homme devra donner une réponse à ces recours. Il est prévisible que ce tribunal obligera l’Eat espagnol à décompter ces années de prison accomplies en toute illégalité.

Des bus pour la manifestation de Donostia sont organisés en Pays Basque Nord depuis Saint-Jean-Pied-de-Port, Cambo, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz. Inscriptions sur le site de Bagoaz.