Iurre BIDEGAIN

Des habitants d’Olhette remontés contre le nouveau PLU

La commune d’Urrugne veut rendre constructibles des terres jusque-là agricoles situées dans le quartier d'Olhette. Son objectif : la construction de 28 lots. Des habitants du quartier se sont regroupés pour contrer le projet.

La commune d’Urrugne veut construire un ensemble de logements dans un terrain où, actuellement, broute un troupeau de brebis. En pleine révision du PLU, les riverains du quartier d’Olhette ont su que la municipalité prévoit la construction d'un lotissement de 28 logements sur un terrain à l'origine agricole. Le Collectif d’Olhette Nord opposé au projet a dénoncé le manque d’information de la part de la maire, Odile de Coral.

Le collectif composé d'une soixantaine de personnes dit avoir appris "par hasard" la volonté de construire des logements collectifs et individuels dans un terrain appartenant à une famille d’Urrugne. La moitié des logements construits sur ce terrain, soit 14, seraient des logements sociaux. Les opposants seraient déterminés à utiliser tous les recours juridiques possibles. Pour cela, ils vont d’abord se constituer en association.

Le premier adjoint, Francis Gavilan, dit comprendre la démarche du groupe. "S’il faut le faire, ça se fera en concertation avec eux pour trouver une solution. On n'a pas le droit de se louper dans ce terrain-là", réagit-il. Les riverains ont déjà rencontré Odile de Coral, Francis Gavilan et l’adjointe Germaine Hacala.

La réunion n’a pas calmé leur mécontentement. Au contraire. Le 1er octobre, les membres du collectif ont assisté au conseil municipal et ont découvert de nouvelles informations, tel que l’emplacement réservé pour éventuellement élargir la route à huit mètres. "Il est hors de question d’abattre des chênes pour élargir le chemin. Il y a même des chênes centenaires", réagit François Garnier, membre du collectif.

Le collectif considère, par ailleurs, que les services existants du quartier ne pourraient pas répondre à une hausse de la population. "Il n’y a même pas une épicerie", rappelle Huge Masse, membre du collectif. Pour sa part, François Garnier rappelle la situation de l’école : "elle est prévue pour 70 enfants et actuellement il y en a 94. Sur le plan sanitaire, c’est une catastrophe".

Le collectif dénonce que la commune leur a refusé la consultation du futur plan. Francis Gavilan se défend mettant en avant la communication de la municipalité, à travers laquelle les gens pouvaient "prendre connaissance de ce PLU et échanger" sur celui-ci.

Le projet présenté prévoit de construire dans la partie haute du champs. Comme l’a expliqué F. Garnier, "la partie basse sera classée en zone N [ndlr. les terrains classés en zone N sont a priori inconstructibles]. A l’occasion d’un prochain PLU, rien ne dit que la totalité du champ sera prise par une extension du lotissement. Cela causerait une massification".

Le PLU soumis au vote

Les membres du collectif mettent sur la table plusieurs hypothèses pour justifier les motivations de la maire. F. Garnier rappelle qu’Odile de Coral a accordé un permis de construire dans la partie haute de la parcelle. "Elle l’avait accordé par anticipation, en espérant qu’à l’occasion du PLU de 2013, ce terrain devienne constructible. Le PLU ayant été retoqué, le permis est tombé. Ce qui s’appelle un permis de construire illégal. A-t-elle une dette vis-à-vis de cette famille ? Nous ne savons pas", évoque-t-il.

Le nouveau PLU sera soumis au vote des délégués communautaires le 3 novembre, à la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB). Francis Gavilan contextualise l’affaire : "il ne s'agit pas d’un simple terrain à Olhette, il s'agit d’une révision de PLU. Le terrain a un peu plus d’un hectare, l’ensemble du PLU en représente 5 000. Il faut relativiser".

Après l'arrêt du PLU par l'Agglo, plusieurs services seront consultés et une enquête publique réalisée. Le commissaire enquêteur aura un mois pour rendre ses conclusions. Le collectif a décidé d’écrire une "lettre d’alerte" au président de la CAPB, Jean-René Etchegaray.