Xan Idiart

La chenille des prairies : une petite bête pour de gros dégâts

Favorisées par les périodes de fortes sécheresses, les attaques de chenilles des prairies se multiplient ces dernières années au Pays Basque Nord. Une situation inédite dans tout l'Hexagone qui pousse les élus locaux à se saisir du problème, et qui incite les éleveurs à se débrouiller comme ils peuvent, en attendant des solutions concrètes.

Une chenilles des prairies.
Une chenilles des prairies.

C'est une année noire que vivent des agriculteurs du Pays Basque Nord. Le Cirphis ou mythimna unipunctat, plus connu sous le nom de chenille des prairies, a occasionné de nombreux dégâts dans les champs depuis le mois d'août.

Cette petite bête d'à peine trois centimètres de long fait des ravages en s'attaquant aux graminées. Les conséquences sont désastreuses pour les éleveurs. Par manque d'herbe, beaucoup d'entre eux doivent rentrer le bétail à l'étable et les nourrir avec les fourrages initialement prévus pour l'hiver.

C'est le cas de Stéphane Legras d'Itxassou pour qui "90 % des agriculteurs" sont touchés par les attaques de la chenille des prairies. "Si vous prenez la route de Bayonne à St-Jean-Pied-de-Port, les champs sont jaunes, c'est à cause d'elles". Les fortes périodes de sécheresse favoriseraient la multiplication de ces attaques. Les chenilles, elles, seraient particulièrement friandes du "micro-climat du piment d'espellette" appuyé par la situation proche de l'océan atlantique.

Une étude de l'agglomération

Ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années, explique Mikel Sainte-Marie, technicien à Euskal Herriko Laborantxa Ganbara (EHLG). Le Pays Basque Nord est un des rares territoires de l'Hexagone concernés par ce problème et les éleveurs ne sentent pas une réelle implication de l’État pour leur venir en aide.

Alors la Communauté d'agglomération Pays Basque (CAPB) a pris les devants. Elle a commandé cet été une étude à EHLG et à l'association Biharko Lurraren Elkartea (BLE) pour réfléchir à de nouvelles méthodes alternatives de lutte contre les attaques de chenilles. "Il est encore trop tôt pour avancer des conclusions", nuance pour l'instant Mikel Sainte-Marie.

En attendant, les agriculteurs se débrouillent comme ils le peuvent, en déversant des produits biologiques ou chimiques dans leurs champs. Des produits à utiliser avec précaution car potentiellement toxiques pour les haies environnantes ou les cours d'eau. "Je crois qu'on ne prend pas trop de risques en avançant que les premiers mois de l'hiver vont être très difficiles" conclut Stéphane Legras, dépité.