AINHOA AIZPURU

SKYRHUNE fait marche arrière face aux associations environnementales

L’annonce de la manifestation sportive SKYRHUNE a provoqué la colère de nombreuses associations environnementales qui ont reproché aux organisateurs de ne pas tenir compte du caractère de protection du site. L’association sportive a finalement décidé de faire marche arrière et a annulé un pan de sa programmation.

Des "fan zones" devaient être installées sur trois lieux du massif ainsi qu'à son sommet.   © Bob EDME
Des "fan zones" devaient être installées sur trois lieux du massif ainsi qu'à son sommet. © Bob EDME

Samedi 22 septembre, la commune d’Ascain et le massif de la Rhune accueilleront nombre de coureurs et amateurs de trails venus à l’occasion de la manifestation sportive SKYRHUNE. A une semaine de l’événement, les associations de protection du massif sont montées au créneau en dénonçant les animations et les stands prévus sur les versants et au sommet de La Rhune. Au pied du mur, l’association organisatrice est finalement revenue sur sa programmation malgré toutes les complications engendrées par ces changements de dernières minutes.

Fan zones, sonos, diffusion de musique en live ou encore installations de buvettes : c’en était trop pour les associations CADE-Montagne, Larrun Patrimoine Commun et Larrun ez Hunki. Elles ont dénoncé l’organisation d’une manifestation qui semble aussi bien sportive que festive et qui ne prend pas en compte le caractère de protection du massif de la Rhune. Les associations se sont par ailleurs étonnées que des autorisations administratives légales aient été octroyées par la Mairie d’Ascain. Pour elles, toute l’organisation festive qui encadre l’événement sportif doit se réaliser uniquement au bourg des villages et non sur le massif qui subirait inévitablement des dommages collatéraux.

Rafa Valdivielso, délégué de CADE-Montagne et de Larrun Patrimoine Commun, regrette qu’une fois encore, les associations se soient retrouvées seules dans ce combat pour la protection du site classé en zone Natura 2000. Une constatation d’autant plus amère que le massif est actuellement soumis à une large concertation dans le cadre du projet "La Rhune 2020" mené par le Conseil départemental et que nombre de personnes se sont déclaré contre un programme de massification du site. "Nous ne souhaitons pas que La Rhune devienne un parc d’attractions" rappelle le délégué associatif.

Se saisir du sujet

Deux lettres ont été envoyées à la Préfecture et à la Communauté d’agglomération Pays Basque afin de leur demander leur soutien. A ce jour, aucune réponse officielle n’a été reçue. Les négociations ont donc continué entre les associations démunies face à la non-action des autorités publiques. Des discussions qui se sont réalisées dans un climat tendu alors que chacune des associations essayait de défendre son projet et sa bonne foi. "Nous avons finalement obtenu que les organisateurs de SKYRHUNE reviennent en arrière et annulent la majorité des animations prévues sur le massif" se félicite R. Valdivielso, avant de réitérer son souhait que les collectivités territoriales, et en particulier la nouvelle Communauté d’agglomération, se saisissent du sujet et agissent en prenant des mesures fermes concernant la protection de la montagne. Une manière de pouvoir anticiper de nouveaux conflits entre les différents usagers du massif de La Rhune.