Willy ROUX

Alexis Héguy, la pelote dans le sang

Main nue • A 18 ans, Alexis Héguy est l’un des grands espoirs de la main nue. Le pilotari de la Goizeko Izarra se rêve d’un destin parmi les professionnels.

Malgré une défaite face à Etcheverria-Saint-Paul, Alexis Héguy reste un joueur prometteur. © Isabelle MIQUELESTORENA
Malgré une défaite face à Etcheverria-Saint-Paul, Alexis Héguy reste un joueur prometteur. © Isabelle MIQUELESTORENA

Lundi dernier à Saint-Jean-Pied-de-Port, la 25e Coupe des chasseurs a débuté avec la victoire d’Echeverria-Saint-Paul contre Héguy-Lucu (50 à 44). Fidèles à la tradition, les organisateurs du tournoi ont mis en avant des jeunes joueurs prometteurs et du cru comme Alexis Héguy.

A 18 ans, l’avant de la Goizeko, champion du Pays Basque en trinquet et vice-champion de France en place libre (NDLR : la paire Héguy-Iphar a été battue à Souraide par la paire de la Zaharrer Segi, Barrenèche-Orhategaray, 40 à 17) a joué pour la première fois ce lundi au Garat avec un arrière de l’Elite-Pro, Cédric Lucu. Une marche de plus franchie pour le jeune avant qui gardera un bon souvenir de sa partie malgré la défaite. “On s’était donné quelques repères à l’entraînement mais Echevarria nous a fait mal avec son but, analyse à chaud Alexis Héguy. C’était ma première partie avec autant de public. En plus, c’est chez moi ici, au Garat, c’était un peu intimidant.”

Comme de nombreux pilotari, Alexis Héguy a commencé la pelote sur le fronton de Saint-Jean-Pied-de-Port “juste à côté de chez lui”, à l’âge de 6 ans. C’est logiquement comme son illustre grand-père homonyme qu’il s’est tourné vers la main nue. “On m’a raconté beaucoup de légendes sur mon grand-père, mais je ne me mets pas plus la pression par rapport à ça”, confie le jeune avant. La pelote dans le sang, Alexis Héguy avoue apprécier l’ambiance autour de son sport, ses amis pilotari et le bon groupe de jeunes formés à la Goizeko Izarra avec Malik Niang ou encore Andoni Iphar.

D’abord arrière, vers 13 ans, la vivacité d’Héguy l’a vite transféré à l’avant “où il y a un peu plus de places”. “C’est un joueur avec beaucoup de qualités. Il est puissant avec une bonne volée. Il défend bien son premier filet et il ne bute pas trop mal”, énumère Alain Mainhaguiet, dirigeant de la Goizeko et entraîneur d’Alexis Héguy.

Le bac pro agricole en poche, le pilotari travaille depuis un an dans les vignes d’Ispoure avant d’un jour pouvoir reprendre à Jatxou l’exploitation familiale de vaches laitières. Une autre passion “depuis petit”. Entre temps, le jeune pilotari, humble et simple, joue à la pelote avec deux entraînements par semaine, dont un physique et un en trinquet.

Son rêve aujourd’hui ? “Poursuivre, pourquoi pas indépendant ?”, répond sans hésiter Alexis Héguy dont le modèle n’est autre que Mathieu Ospital, la révélation de la Goizeko de ces dernières années. “Ospital, c’est le meilleur. Son touché de pelote, il est impressionnant. Et cette vivacité qu’il a, il va chercher toutes les pelotes”, poursuit le pensionnaire de la Goizeko. “Le temps nous dira tout sur son avenir mais il faut s’entraîner dur. Il faut jouer à la pelote et bien se préparer physiquement, sait son entraîneur Alain Mainhaguiet. Il peut être nerveux parfois, mais c’est un jeune qui écoute beaucoup et enregistre bien les consignes et les applique. Il y encore beaucoup de travail”. Ce qui ne fait pas peur à Alexis Héguy, conscient d’avoir “encore pas mal de défauts à corriger” pour arriver à atteindre le plus haut niveau.