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Le Pays Basque rend hommage à Kofi Annan

Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix en 2001, est décédé ce samedi 18 août, à 80 ans. De nombreuses personnalités du Pays Basque Nord et Sud se sont empressées de rendre hommage à l’un des plus emblématiques signataires de la déclaration d’Aiete.

Gerry Adams, Gro Harlem Brundtland, Bertie Aherm, Kofi Annan, Pierre Joxe et Jonathan Powell, durant la lecture des conclusions de la Conférence d'Aiete. (Raúl BOGAJO/ARGAZKI PRESS)
Gerry Adams, Gro Harlem Brundtland, Bertie Aherm, Kofi Annan, Pierre Joxe et Jonathan Powell, durant la lecture des conclusions de la Conférence d'Aiete. (Raúl BOGAJO/ARGAZKI PRESS)

Promoteur de la paix dans le monde, Kofi Annan a marqué de sa stature internationale la Conférence internationale d’Aiete pour la résolution du conflit au Pays Basque. Cette dernière s'était tenue le 17 octobre 2011 à Donostia. Depuis, de nombreuses personnalités des deux côtés de la Bidassoa sont restées marquées par cet homme de paix qui a œuvré à la résolution du conflit au Pays Basque.

La conférence d’Aiete avait reçu le soutien d’autres personnalités internationales telles que Tony Blair - qui n’avait pu se rendre sur place en raison d’une mission au Moyen Orient -, Jonathan Powell, Gerry Adams et Bertie Ahern, l’ancienne première ministre de Norvège Gro Harlem Brundtland et l’ancien ministre de l’Intérieur français Pierre Joxe.

Dans son discours devant les partis et syndicats du Pays Basque, K. Annan avait annoncé que s'achevait ainsi "le dernier conflit armé d’Europe" et qu’un "courage extraordinaire" était nécessaire pour substituer "le dialogue et la politique" à la violence. Il avait ainsi demandé "de la détermination et de l’imagination" dans ce chemin vers la paix. De plus, le prix Nobel de la paix avait alerté sur le fait que sans encadrement et sans compromis, la paix ne durerait pas.

Le 4 mai dernier, la Rencontre internationale pour avancer dans la résolution du conflit au Pays Basque s’est tenue à la Villa Arnaga à Cambo-les-Bains. A l’instar des espoirs de Kofi Annan, la déclaration finale d’ETA y a été confirmée.

Suite au décès de l’ancien secrétaire de l’ONU, de nombreuses réactions et hommages ont été rendus au Pays Basque.

Le Forum social a souligné à travers un communiqué que "le chemin vers la paix au Pays Basque aurait été beaucoup plus difficile sans l’accompagnement de Kofi Annan".

De son côté, le mouvement civil Bake Bidea a tenu à rendre hommage à "l’homme qui a eu le courage et l’audace de croire dans une résolution démocratique du conflit au Pays Basque permettant l’implication de la société civile grâce à une feuille de route adressée à tous". Il a par ailleurs souligné les avancées majeures rendues possibles par cette proposition internationale.

Le Comité pour la défense des droits de l’homme en Pays Basque a tenu à saluer l’engagement du Prix Nobel de la paix. "La société civile du Pays Basque a, par son action depuis plus de six ans, donné forme aux vœux de Kofi Annan de voir la paix se construire sur le territoire. Cette action collective, citoyenne, déterminée, se poursuivra jusqu’à ce que toutes les conditions d’une paix juste et durable soient réunies".

Les réactions du côté des politiques ne se sont pas faites attendre.

Le président de la Communauté d'agglomération Pays Basque et maire de Bayonne a rendu hommage à "cet homme de paix".

Les parlementaires Max Brisson et Frédérique Espagnac ont eux aussi salué cet artisan de la paix à travers des tweets.


Au Pays Basque Sud, le coordinateur général d'EH Bildu, Arnaldo Otegi, a quant à lui exprimé sa tristesse suite au décès du diplomate ghanéen qui "a joué un rôle essentiel dans le processus de résolution du conflit au Pays Basque".

De son côté, le lehendakari Iñigo Urkullu a souligné "son apport en faveur d’un monde plus uni, juste et meilleur". Il a ajouté : "Nous continuerons à œuvrer vers un chemin de paix dans le monde". I. Urkullu a rappelé que durant la conférence d’Aiete, il avait tenu à remercier personnellement K. Annan pour "sa contribution afin de tirer un trait définitif sur le terrorisme d’ETA".