Iurre BIDEGAIN

Etxerat attend des mesures d'urgence pour une paix juste et durable

Les agressions sur les prisonniers basques et leurs proches se sont succédées ces dernières semaines. L'association Etxerat a exigé que de nouveaux pas soient réalisés pour en finir avec la politique de dispersion. Son porte-parole Urtzi Errazkin considère que l'engagement des États est indispensable afin qu'une paix juste et durable se construise.

Le représentant d'Etxerat Urtzi Errazkin avait présenté le Tour des Prisons réalisé en 2017 (archives). © Isabelle MIQUELESTORENA
Le représentant d'Etxerat Urtzi Errazkin avait présenté le Tour des Prisons réalisé en 2017 (archives). © Isabelle MIQUELESTORENA

Deux incidents liés aux prisonniers basques ont eu lieu ces dernières semaines. Mikel Albisu a reçu des menaces de mort dans sa cellule de Réau, et peu de jours après, un bus de proches de prisonniers basques s'est fait caillasser à Algeciras (Andalousie). L’association des familles Etxerat n’a reçu aucune explication sur ces faits.

Ce n’est pas la première fois qu’un bus, une voiture ou un fourgon des proches ou amis des prisonniers basques se fait attaquer. Interrogé par Kazeta.eus, le porte-parole Urtzi Errazkin a dénoncé l’impunité de ces actions et a insisté sur l’urgence des rapprochements : "Nous ne pouvons pas attendre une minute de plus". Il pense que la gravité des faits n'est pas prise en compte judiciairement, médiatiquement et politiquement. "On ne peut pas continuer comme ça", ajoute-t-il.

Urtzi Errazkin ne connaît pas les vrais raisons de ces actes, mais il les relie aux dernières annonces du président espagnol Pedro Sanchez quant à sa volonté de changer la politique pénitentiaire. Le ministre de l'Intérieur Grande Marlasca a précisé que les rapprochements seraient étudiés au cas par cas. "Les familles et proches sont des victimes. Ils annoncent qu’ils vont mettre fin à la dispersion mais aucune décision n'est prise dans ce sens. Ils jouent avec nos sentiments", déplore U. Errazkin. Il exige que des mesures soient prises afin que les lois, "leurs lois", soient respectées. "Cette même rapidité avec laquelle ils ont éloigné tous les prisonniers devrait être appliquée pour les rapprocher", insiste-t-il.

Beaucoup de noeuds

Pour l’instant, 19 prisonniers basques ont été rapprochés à Lannemezan et Mont-de-Marsan. Urtzi Errazkin en fait un bilan positif, et souligne que le gouvernement français, lui au moins, est passé des paroles aux actes. Néanmoins, il rappelle qu’il reste encore beaucoup de noeuds à défaire. Tel que le rapprochement des femmes détenues.

Aujourd’hui douze femmes basques sont dispersées dans quatre prisons dans l’État français, dans une situation de "blocage" selon le militant. "Nous espérons que le Gouvernement français continue à traiter ces autres problématiques", dit-il.

A l'avenir, Etxerat espère que tous les droits seront respectés et que la résolution des questions soulevées représenteront une priorité. "Nous ne pouvons pas oublier que nous voulons une paix juste et durable et pour cela les États doivent faire des pas en avant", a estimé son porte-parole. Il les attend pour les mois à venir.