Xan Idiart

La rue piétonne fait débat à Saint-Jean-Pied-de-Port

Depuis le 1er avril et jusqu'à fin octobre, la rue d'Espagne de la cité bas-navarraise est interdite à la circulation une grande partie de la journée. Certains commerçants estiment perdre leur clientèle locale. 

La rue d'Espagne est fermée à la circulation de 11h30 à 18h30 jusqu'au 1er novembre.
La rue d'Espagne est fermée à la circulation de 11h30 à 18h30 jusqu'au 1er novembre.

La rue d'Espagne à Saint-Jean-Pied-de-Port, ses vieilles demeures, son église de l'Assomption et ses commerces. Situés dans une des artères les plus touristiques de la ville, ils bénéficient d'une situation géographique intéressante pour leur activité. Or, la rue est piétonne de 11h30 à 18h30 tous les jours depuis le 1er avril dernier, et ce, jusqu'au 1er novembre. Une amplitude horaire durant laquelle des commerçants estiment perdre une partie de leur clientèle.

"Les gens ne peuvent plus s'arrêter devant nos devantures et faire leurs courses" s'insurge Maritxu* une commerçante de la rue d'Espagne qui souhaite rester anonyme. "Ils doivent se garer loin et parfois repartir chargés comme des mules jusqu'à leur voiture." Elle pense plus particulièrement aux personnes âgées pour qui il est difficile de se déplacer dans de telles conditions.

Pour elle, la conséquence est claire : les clients locaux délaissent la rue d'Espagne et préfèrent les grandes surfaces à l'extérieur de la ville où ils peuvent stationner facilement. "Si la saison touristique continue comme elle a commencé, ça va être catastrophique pour nous" s'indigne la commerçante. "En octobre aussi, nous allons beaucoup souffrir."

Une décision qui va dans le bon sens

L'inquiétude grandit chez Maritxu. Au fil des ans, la rue d'Espagne devient piétonne de plus en plus tôt. Elle le sera bientôt à l'année pense-t-elle même en colère. Il y a quelques années, la mairie a invité les commerçants à une réunion pour instaurer la piétonnisation de la rue d'Espagne dès le 15 mai et discuter avec eux, mais la lettre leur annonçant la décision aurait été datée d'avant le jour de discussion.

Le propriétaire de la boulangerie Millox dans la même rue, lui, dit ne pas souffrir de la décision municipale. Ses produits attirent principalement des touristes et la rue d'Espagne est prisée par les visiteurs. Mais il possède surtout une autre boulangerie à Saint-Jean-Pied-de-Port en zone non piétonne où la clientèle est en grande partie locale. "De toute façon, la majorité des gens et des commerçants ne se plaint pas de la situation" souffle Maritxu.

La piétonisation de la rue va dans le bon sens selon le maire de Saint-Jean-Pied-de-Port Alphonse Idiart. Il assure comprendre les revendications de ces commerçants. "Mais il y a le risque que des voitures restent à la semaine et bloquent la circulation." Aujourd'hui, il est possible de stationner une heure seulement quand la rue d'Espagne est ouverte à la circulation. "Et il y a les problèmes de sécurité" ajoute-t-il. "La rue est étroite et les trottoirs petits, il ne peut pas y avoir trop de voitures."

 

*Le prénom a été changé.