Goizeder TABERNA

Les paysans sont venus soutenir les cheminots

Ce vendredi midi, à la gare de Saint-Jean-de-Luz, les syndicalistes d’ELB se sont chargés du méchoui, les cheminots ont fait le reste.

Les cheminots ont bloqué les trains arrivant en garde Saint-Jean-de-Luz. © Isabelle MIQUELESTORENA
Les cheminots ont bloqué les trains arrivant en garde Saint-Jean-de-Luz. © Isabelle MIQUELESTORENA

La musique résonne sur les quais, les pétards fusent, les planchas fument. Il y a comme un air de fête ce vendredi 22 juin, à la gare de Saint-Jean-de-Luz. Les fêtes patronales n’ont pas commencé, mais les employés de la SNCF sont mobilisés. Et ils le font savoir. En ce énième jour de grève, le syndicat paysan ELB leur a préparé le méchoui.

Ils ont laissé les travaux des champs pour soutenir leurs camarades. Les travailleurs de la terre et les travailleurs des rails se sont unis car, disent-ils, "les cheminots se battent contre des politiques qui privilégient des orientations libérales au détriment du service public et à différents niveaux, on retrouve les mêmes". Les cheminots ont lancé le mouvement de grève perlé pour freiner le projet de loi de réforme de la SNCF, finalement voté en ce début de mois de juin.

A l’heure de l’apéritif, lorsqu’un train arrive en gare, les manifestants se rassemblent devant une de ses portes et donnent de la voix pendant une bonne demi-heure. "On est là !" chantent les grévistes. Les banderoles de la CGT, de Sud Rail et de LAB flottent, des autocollants apparaissent sur les vitres des wagons. Le train a dû rester à quai jusqu’à leur départ.

Les tables sont installées sur un petit parking à proximité de la gare. "Nous nous sommes souvenus qu'ELB avait organisé le repas pendant les grèves de 1995 et nous avons voulu réitérer l'initiative", explique Peio Dufau de la CGT.

Pendant le repas, le groupe Nat eta Watson joue des airs de rock, un second groupe de musique doit jouer vers 19 heures. Pour lors, les fêtes auront officiellement été lancées.

L’ambiance est festive, mais les tensions se font sentir. A leur arrivée, les cheminots ont trouvé les portes d’accès du bâtiment fermées et les serrures changées. Le hall d’accueil est resté portes closes.

Les dernières annonces de la direction les inquiètent. Le 14 juin, les syndicats ont appris que la SNCF compterait supprimer 20 emplois directs et indirects dans le Centre ligne direct (CLD) de Bayonne. "Ils jugent les performances du CLD Bayonne satisfaisantes mais, moins productives et qualitatives que Poitiers, futur centre dédié envisagé", explique la CGT Cheminots dans la pétition en ligne postée par ses adhérents du bassin d'emploi Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne.

Le 17e et avant-dernier épisode de grève se terminera dimanche matin à 07H55. Alors que l’Unsa a annoncé une trêve et la CFDT doit annoncer prochainement sa décision pour cet été, les autres syndicats sont déterminés à poursuivre le mouvement. (Photos © Isabelle MIQUELESTORENA et Goizeder TABERNA)