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Pedro Sanchez se dit "favorable" au rapprochement des prisonniers basques

Le nouveau Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé lundi qu’il était favorable à un rapprochement des prisonniers basques d’ETA et des dirigeants catalans emprisonnés. Il qualifie cette requête de "raisonnable".

Cette annonce pourrait être le premier pas vers la fin de la politique de dispersion mise en place il y a 28 ans.©J. DANAE/ARGAZKI PRESS
Cette annonce pourrait être le premier pas vers la fin de la politique de dispersion mise en place il y a 28 ans.©J. DANAE/ARGAZKI PRESS

Pedro Sanchez a annoncé lundi que "l’heure était venue" de changer d’attitude à l’égard des militants d’ETA emprisonnés en Espagne. Il s’est dit prêt à transférer dans des prisons plus proches de chez eux les détenus d’ETA, de même que les dirigeants catalans emprisonnés depuis la déclaration d'indépendance de la Catalogne. "Entre autres pour qu’ils soient plus près de leurs familles et de leurs avocats parce que le droit à la défense doit pouvoir s’exercer", a-t-il expliqué.

En officialisant sa position dans cette première interview télévisée depuis sa prise de fonction, le Premier ministre espagnol a ainsi satisfait des demandes de partis qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Le Parti nationaliste basque et les indépendantistes catalans avaient en effet soutenu sa motion de censure le 1er juin dernier. Cette dernière l’avait porté au pouvoir en destituant l’ancien chef du gouvernement Mariano Rajoy.

La fin de la politique de dispersion est une mesure très attendue par les partis nationalistes basques qui estiment cette étape nécessaire afin d’avancer dans le processus de paix et tourner cette page de l’Histoire. Après la déclaration d’Arnaga marquant la dissolution d’ETA le 4 mai dernier, Pedro Sanchez a dit trouver "évident qu’il faille aborder la question d’une autre manière, avec une politique pénitentiaire différente". Même s'il n'a pas beaucoup donné de détails sur la manière dont s'effectuera ce changement, cette déclaration est un premier signe d'assouplissement sur la question des prisonniers.

A ce jour, environ 225 détenus d’ETA restent dispersés dans toute l’Espagne dont certains à plus de 1 000 kilomètres de chez eux. En France, plusieurs rapprochements de prisonniers vers les prisons de Lannemezan ou de Mont-de-Marsan ont été réalisés par la gouvernement d'Emmannuel Macron depuis le début de l'année.