Xan Idiart

Interconnexion du golfe de Gascogne : projet validé

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a validé ce 30 mai le projet d'une interconnexion électrique sous-marine et souterraine entre la France et la Biscaye. Il ne fait pas l'unanimité chez les associations de protection de l'environnement.

L'interconnexion électrique doit relier la Gironde à la Biscaye.
L'interconnexion électrique doit relier la Gironde à la Biscaye.

370 km, dont 280 de liaison sous marine entre la France et la Biscaye, ou plus précisément entre Cubnezais en Gironde et Gatika au Pays Basque Sud, près de Bilbo. Tel est le projet d'interconnexion électrique sous-marine et souterraine que vient de valider le ministère de la Transition écologique et solidaire français, le 30 mai dernier.

Cette ligne doit en principe doubler les capacités d’échange actuelles entre la France et l'Espagne, pour les porter à 5 000 MW. Les travaux sont prévus pour juin 2020, et doivent se terminer courant 2024. Le projet, lui, est porté par le Réseau de transport de l'électricite (RTE) français, et son homologue espagnol, la REE. 1,75 milliard d'euros sont nécessaires à sa réalisation.

Les deux réseaux assurent du bien fondé de cette interconnexion. 5 millions de foyers pourraient être alimentés en électricité grâce à elle. "L'objectif de ce projet est simple" certifie le RTE : "profiter de la complémentarité des réseaux électriques français et espagnols pour offrir à tous une électricité plus sûte, moins chère et moins polluante".

"Ce n'est pas quelque chose de plus vert"

Victor Pachon, président du Collectif des associations de défense de l'environnement (CADE) ne tient pas le même discours. Dans une interview pour Mediabask qui date de février 2018, il déclarait : "Non seulement ce n’est pas quelque chose de plus vert, mais ça revient à installer plus solidement encore le nucléaire en France".

Pour le président du CADE, l'Espagne et la France n'ont pas réellement besoin de cette interconnexion. Les échanges en élecricité entre les deux pays seraient déjà "très largement suffisants". L'Espagne aurait même une capacité de 103 GW et n’en consommerait que 40.

En attendant le début du chantier, une étude d'impact doit être réalisée jusqu'à l'été 2019. Elle doit permettre de bien tracer la liaison électrique afin qu'elle ne rencontre pas d'obstacle. Le RTE assure vouloir "poursuivre l'écoute et les échanges avec les acteurs du territoire" avant la réalisation d'une enquête publique à l'automne 2019. Pas sûr que le discours des associations de défense de l'environnement change.