Goizeder TABERNA

L’Abbé Sarramagnan sera jugé en septembre

Le prêtre du diocèse de Bayonne devra répondre des accusations de pédophilie, 28 ans après les faits.

En 1991, l'abbé lui-même informe son frère et sa belle-sœur de ses agissements.© Isabelle Miquelestorena
En 1991, l'abbé lui-même informe son frère et sa belle-sœur de ses agissements.© Isabelle Miquelestorena

L'affaire a éclaté en 2016, dans le diocèse de Bayonne Lescar. Le procès de l’abbé Sarramagnan aura lieu le 11 septembre prochain, au tribunal correctionnel de Bayonne. Il est mis en examen pour "attentat à la pudeur par ascendant sur mineur de 15 ans".

L'abbé Jean-François Sarramagnan aurait commis en 1990 un ou des actes pédophiles sur son neveu, âgé de 12 ans à l'époque. Les faits se seraient produits à Hasparren. La victime présumée réside aujourd'hui en Belgique et a la quarantaine. La mère de la victime dépose plainte en septembre 2015 et le parquet de Clermont-Ferrand, juridiction dans laquelle les faits ont été dénoncés, transfère le dossier à celui de Bayonne le 28 avril 2016. Le lendemain, le procureur de la République Samuel Vuelta Simon ouvre une enquête préliminaire.

Devant la presse, l’évêque Marc Aillet dit être au courant des faits depuis 2009. Son prédécesseur, Pierre Molères en aurait été informé en 1991, d’après les informations parues dans Mediapart. Le silence de l'Eglise ne sera pas jugé lors du procès de septembre. L’actuel évêque de Bayonne a été entendu par les enquêteurs en tant que témoin et "s’il y avait eu infraction, elle serait prescrite", précise le procureur de la République de Bayonne.

Le prêtre a déjà reconnu des faits d’agression sur une jeune femme majeure en 2007, mais la justice a conclu sur un non-lieu à l'époque. Marc Aillet le suspend de ses fonctions en 2016, une fois la plainte de Clermont-Ferrand déposée. Aujourd'hui, l’accusé encourt une peine de 5 à 10 ans de prison, d’après l’ancien code pénal en vigueur à l’époque des faits.