MEDIABASK

Sous le prisme du récit du vainqueur et du vaincu

Les différentes institutions ont reconnu le pas franchi par ETA tout en rappelant leurs exigences et insistant sur sa défaite. Le gouvernement français n’a pas réagi.

L'exécutif espagnol n'a pas rejeté entièrement le communiqué d'ETA comme il a coutume de faire.
L'exécutif espagnol n'a pas rejeté entièrement le communiqué d'ETA comme il a coutume de faire.

Le gouvernement espagnol

Le gouvernement espagnol considère que le communiqué d’ETA est "bien, il est la conséquence de la force de l’Etat de droit, qui a vaincu ETA avec les armes de la démocratie". Dans une communication diffusée à la première heure ce vendredi, il se réjouit du fait qu’ETA demande pardon et souligne que les victimes, leur mémoire et leur dignité "ont été déterminantes dans la défaite d’ETA. Cela fait longtemps qu’ETA aurait dû demander pardon de manière sincère et inconditionnelle pour les préjudices causés".

Dans une allocution réalisée au cours de la journée, le porte-parole de l’exécutif Iñigo Méndez de Vigo a utilisé un ton plus ferme et a prévenu qu’il n’y aura jamais de contrepartie avec ETA. Il a rendu hommage "à l’effort réalisé par les Corps et Forces de sécurité de l’Etat". Il s’est ensuite adressé aux victimes assurant que la "première pensée" du gouvernement est pour ce collectif et a voulu rassurer : "ce communiqué ne permettra pas de changer le récit [du conflit]".

La Commission Européenne

Le porte-parole de la Commission Européenne Margaritis Schinas, a affirmé ce vendredi que le dernier communiqué d’ETA peut être considéré comme "le triomphe de l’Etat de droit, tant en Espagne qu’en Europe. Nous avons construit une Union dans laquelle il n’y a pas de place pour le terrorisme, ni pour les pistolets, ni pour les armes, uniquement pour la paix et l’Etat de droit".

Gouvernement de la Communauté autonome basque

Le lehendakari Iñigo Urkullu considère que la déclaration d’ETA est "un pas en avant", mais il lui demande que dans la déclaration définitive de fin, "elle ait la même considération pour toutes les victimes" et "elle reconnaisse les préjudices injustes générés par son activité". Le président de la Communauté autonome basque souhaite que la déclaration finale ait "un fondement éthique". Iñigo Urkullu a annoncé qu'il fera une lecture plus approfondie le jour de la déclaration finale d'ETA.