Aña ETCHEVERRY

La sacro-sainte émulsion littéraire pascale du Biltzar de Sare

L’organisation du Sarako Biltzarra, rassemblement des auteurs en lien avec le Pays Basque Nord, est maintenue sur deux jours malgré l’impasse du contrat du permanent.

Affiche de la 35è édition du Biltzar de Sare. @ Isabelle MIQUEESTORENA
Affiche de la 35è édition du Biltzar de Sare. @ Isabelle MIQUEESTORENA

L’organisation est maintenant bien rôdée. En 35 ans, le Sarako biltzarra a su s’imposer comme un des rendez-vous incontournables de la saison. Chaque lundi de Pâques, des écrivains du Pays Basque Nord et ceux qui écrivent sur le Pays Basque Nord sont invités à se rassembler dans la salle polyvalente de Sare. Depuis l’année dernière –et ce qui n’aura pas été sans poser problème à certains auteurs en 2017 pour qui cette journée du dimanche devait rester dédiée à l’Aberri eguna– le rassemblement se développe sur deux jours, incluant aussi le dimanche de Pâques. “A vrai dire, il s’agit d’un jour et demi”, précise Maia Etchandy de l’Institut culturel Basque, puisque le salon ouvre à 15 heures le dimanche.

Une ouverture assurée par les élèves du pôle territorial Sud Pays Basque de l’agglo qui viendront présenter le travail réalisé en classe et dont les copies ont été rendues voilà plusieurs semaines pour l’édition de ce projet pédagogique du Biltzar. L’ensemble des textes, dessins et poèmes produits sur le thème de “L’amour”, qu’il soit amoureux, familial ou amical a été rassemblé dans un ouvrage édité et vendu le temps de la manifestation.

Il faudra se présenter le lundi pour assister à la remise des prix du Biltzar qui seront remis cette année à l’écrivain Auxtin Zamora, avec en toile de fond son engagement dans l’association de poésie Hatsa, et Jean-Claude Larronde. Tous deux prennent cette reconnaissance “pour un honneur” et “font preuve d’une très grande humilité” comme le rapporte Maia Etchandy. Cette dernière précise que cette édition sera une édition particulière “avec des pensées particulières pour Jean-Michel Larrasquet, Jean Nesprias et Joxean Artze, personnalités de la culture basque qui auront marqué le Biltzar et décédées récemment”.

L’affiche de Patrice Rouleau appelle à se rendre sur les 77 stands que comptent le Biltzar cette année avec la présence de plus de 120 auteurs. Parmi la douzaine de nouvelles œuvres présentées au mur à gauche de Sare, Maia Etchandy retient tout particulièrement “le travail de Koldo Zuazo, qui recevra le prix de la Ville de Sare. L’Eibartar a étudié la grammaire et les mots du village. Au total, 4 236 mots ont été recueillis dans ce dictionnaire”.

En structurant l’organisation fin 2015 avec la création de l’association Sarako Biltzarra, la volonté du Biltzar était de se professionnaliser. En se donnant les moyens humains via la création de l’association et d’un poste dédié à l’organisation, les Saratar avaient ainsi pu insuffler de nouveaux axes de travail et une nouvelle envergure au projet qu’il leur était difficile de mettre en place les années précédentes. Le programme 2017 s’en était trouvé étoffé. Il avait été possible de greffer à l’essence même de la manifestation à savoir la rencontre avec les auteurs, des espaces complémentaires comme le Xoko conférences et le Xoko enfants avec l’association Kiribil, espaces accueillants permettant de laisser “livre cours” à son imagination. Ce sont les aides publiques qui couvraient 80 % du financement, 20 % restant à la charge de la mairie. Avec la disparition des contrats aidés, le poste de permanent n’aura pu être renouvelé, la seule mairie de Sare – “qui apporte déjà une grande aide logistique à la manifestation”, rappelle Maia Etchandy– ne pouvant assurer un contrat à sa charge. Côté logistique, Maia Etchandy salue “le poste de dépense important consacré à la traduction simultanée des conférences pour assurer une présence inconditionnelle de l’euskara”. Faute d’animateur de la page Facebook de la manifestation, il faudra se rendre sur le site de l’Institut Culturel Basque pour se procurer le programme complet de ce week-end.

MEDIABASK proposera le livre Le désarmement – la voie basque, édité en trois langues, dimanche et lundi à Sare.