Pascal LESELLIER

Urbanisme : Bayonne va dans le mur

©DR
©DR

Bayonne vient d'atteindre les 50 000 habitants et progresse vers les 55 000. Du côté de la mairie, aucune volonté politique ne semble vouloir freiner cette forte croissance démographique qui aura des conséquences irréversibles sur la qualité de vie des Bayonnais. Des solutions existent, mais elles demandent de la part des élus une autre politique d’aménagement du territoire.

La ville connaît une frénésie de construction d'immeubles qui se traduit par un grignotage plus ou moins important des espaces verts. Nous le constatons régulièrement dans d’autres territoires, la suppression d’espaces verts est un facteur favorable aux inondations. Rappelons qu’en septembre 2009, la rive droite avait été inondée suite à des pluies exceptionnelles. La densification augmentera le nombre de voitures et de déplacements urbains. La construction de deux lignes de bus “rapide” devrait, d'après les élus, réduire les déplacements en voiture dans l'agglomération. Peut-être, mais le projet a pris du retard et pendant ce temps, la population a continué d’augmenter. Quant aux infrastructures routières, aucune n’a été modernisée ou construite et une voie de circulation sur l'Adour a même été supprimée. Enfin, la poussée démographique crée de nouveaux besoins en équipements publics et commerces qui aggraveront la situation actuelle.

Pourtant, la ville de Bayonne n’est pas restée inerte. Elle a lancé des projets pour rendre le centre-ville plus agréable. De nouvelles voies piétonnes ont été ouvertes et le quartier de la gare SNCF va être réaménagé. Mais ces projets avec les deux nouvelles lignes de bus auront pour inconvénient majeur la suppression de places de stationnement. Aujourd'hui, le curseur est positionné en faveur des déplacements “doux” (piétons et cyclistes) au détriment des automobilistes. Cette politique mise en œuvre dans d'autres villes a eu pour effet de réduire l'attractivité de leur centre. Bayonne, ville d’art et d’histoire, doit rester accessible aux automobilistes.

Ce constat m’amène à proposer plusieurs mesures : le gel de nouveaux projets immobiliers privés le temps d’analyser l’impact sur le trafic des deux nouvelles lignes de bus, la rénovation de la ligne du soufre entre Tarnos et le Port d'Anglet pour constituer un réseau territorial bus – train et la modernisation ou la construction de nouvelles infrastructures routières (pont sur l'Adour...) pour améliorer la fluidité du trafic dans l'agglomération.

Les grands projets en cours et futurs à Bayonne transformeront la physionomie de la ville pour les prochaines décennies. Ils pourraient s'avérer bien insuffisants pour le maintien d’un équilibre entre croissance démographique et qualité de vie. Les élus doivent en prendre conscience et doter l'agglomération, la deuxième de la région Nouvelle-Aquitaine, d’un véritable réseau de transports en commun et d'infrastructures routières à la hauteur d'une capitale régionale.