Bénédicte Saint-André

Affaire d'urbanisme à Ascain : le parquet ouvre une enquête

Trois élus de la majorité sont accusés de prise illégale d'intérêts, après le vote d'une modification de PLU augmentant la valeur de terrains de leur famille. 

L'association Ascain Cadre de Vie, affiliée au Cade, compte 80 membres © DR
L'association Ascain Cadre de Vie, affiliée au Cade, compte 80 membres © DR

Ce vendredi 23 février, le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts dans l'affaire d'urbanisme à Ascain, indique le procureur de Bayonne Samuel Vuelta Simon. En décembre 2014, trois élus de la majorité ont voté une modification du PLU, qui a eu entre autres effets d'augmenter la valeur de terrains appartenant à leur famille ou belle-famille (voir article associé).

Les élus concernés sont Christian Larroquet, adjoint aux travaux, Jean-Michel Jolimon de Haraneder du groupe du maire, et Anita Lacarra, adjointe à l'urbanisme, et tête de liste du groupe Ideki, majoritairement abertzale.

L'affaire intervient dans un climat politique tendu dans la commune. Des divergences, qui ne sont pas liées à cette affaire mais à la politique globale menée par la majorité, sont apparues au sein du groupe Ideki, entraînant la démission de Gorka Taberna du conseil municipal.

De son côté, l'association "Ascain cadre de vie", qui a signalé cette affaire au parquet déplore un manque de communication de la part de la majorité sur l'ensemble des projets mis en oeuvre, et s'oppose à sa politique de logements.

Jurisprudence de Coral 

Le maire Jean-Louis Fournier dément lui toute volonté d'enrichissement personnel de la part de ces élus dans ce dossier. "Les faits sont là, ils parlent d'eux-mêmes", rétorque le président de l'association Dominique Ozcariz. La loi interdit en effet aux élus de participer à des votes concernant des terrains appartenant à leur famille. La maire d'Urrugne Odile de Coral a été condamnée en ce sens en février dernier.

"Il y a une sorte de jurisprudence de Coral. Aujourd'hui, les élus font attention. Mais, la réalité, c'est que cela s'est fait pendant des années au Pays Basque. Alors en cas de tension, ça sort", analyse un directeur de l'urbanisme.

Ce genre d'enquête dure généralement plusieurs mois avant de déboucher sur un éventuel procès. Dans ce cadre, ces élus seront entendus par les gendarmes.