Iurre BIDEGAIN

Un élu parle uniquement en basque et le débat s’ouvre à Ustaritz

L’intervention en basque d’un élu a créé la polémique à la mairie d’Ustaritz. If Machicote demande que les propos bascophones soient traduits de manière simultanée en français, dans le respect des droits linguistiques des élus bascophones. Les élus de l’opposition s'opposent fermement à la demande.

La mairie d'Ustaritz
La mairie d'Ustaritz

Le débat s’est déclenché au sein du conseil municipal de décembre d'Ustaritz et il n’est pas encore tranché. Le conseiller municipal If Machicote a pris ce jour-là la parole, uniquement en basque. Cette intervention a été critiquée par le groupe d’opposition Ustaritz Avec Bon Sens. Jean-Claude Saint Jean, "qui ne conteste pas l’intervention en basque", lui a demandé une traduction, "par respect" pour les autres conseillers municipaux non bascophones. Refusant la demande, M. Machicote a sollicité le maire, Bruno Carrère, pour qu'un service de traduction simultanée soit mis en place. Ce dernier ne souhaite pas communiquer sur le sujet et avance qu'il doit d'abord "être traité en interne".

Depuis le début du mandat, les interventions orales faites en euskara sont traduites en français par les élus intervenants. If Machicote pense qu’il faut mettre un terme à cette situation et réclame le respect des droits linguistiques. "Faire une traduction n’a pas de sens. Ce sont eux qui ont un manque, et il faut chercher une solution pour répondre à ce manque", déclare l’élu abertzale.

Pour cela, il propose un système de traduction simultanée afin d’offrir les mêmes possibilités aux divers intervenants. À son avis, cela permettrait à l’ensemble "des bascophones de cette assemblée de s'exprimer dans leur langue et d'être compris". Comme expliqué dans le procès verbal du conseil municipal de décembre, l’élus abertzale a calculé le coût pour garantir la traduction de l'euskara vers le français : "1 500 euros par an".

Jean-Claude Saint-Jean s’oppose strictement à cette demande. "La langue officielle dans le public, c’est le français. Ensuite, qu’il y ait une intervention en basque traduite en français me convient très bien", rajoute-t-il. Il affirme qu’une traduction orale peut permettre le dialogue et l’échange, "par respect mutuel". "Je pense que le basque a tout à gagner dans ça, surtout pour le développement de la langue. On doit rester ouvert aux autres, tout en restant nous-même. Je crois que c’est comme ça que l’on va avancer".  Pour lui, "pour préserver la langue basque, il y a autre chose à faire".