Bénédicte Saint-André

Max Brisson face à ses contradictions sur l’agglomération

Le sénateur a signé une proposition de loi permettant aux communes qui le souhaitent de quitter une agglomération. Il s’en explique.

Le sénateur LR Max Brisson © Isabelle Miquelestorena
Le sénateur LR Max Brisson © Isabelle Miquelestorena

Max Brisson a fait partie des ardents défenseurs du projet de Communauté d'agglomération Pays Basque, une position qui n’était pas majoritaire au sein de sa famille politique. Le 8 décembre dernier, pourtant, il signe une proposition de loi au Sénat "assouplissant les conditions de retrait des communes membres d'un EPCI pour adhérer à un autre EPCI, ou en constituer un nouveau".

Même si le texte n’a pas encore été examiné et a peu de chance de l’être, cette position interroge. Il pourrait en effet créer une brèche dans la naissante Communauté d’agglomération Pays Basque. Le sénateur s’inscrit en faux. "D’une part, quand je signe un texte, je ne pense pas forcément au Pays Basque. D’autre part, les oppositions sont derrière nous. Si j’avais considéré que ce texte constituait une quelconque menace pour ce territoire, je ne l’aurais pas signé."

En l’occurrence , le sénateur des Pyrénées-Atalantiques visait plutôt le Béarn où le préfet Durand est passé en force lors de la refonte intercommunale. "Dans la Communauté de communes du Nord-Est Béarn, il y a eu très clairement des mariages forcés."

Un nécessaire toilettage de la loi

Sur le Pays Basque, son analyse est celle-ci : "L’intercommunalité XXL a été une mauvaise réponse à une bonne question. L’Etat s’attendait à ce qu’on la refuse et je considère qu’on ne devait pas tomber dans ce piège. Mais l’avenir devra passer par un toilettage de la loi. Soit en allant vers une collectivité territoriale à statut particulier, soit en donnant du poids aux pôles territoriaux."

L’agglomération XXL est en effet, selon lui, le télescopage de deux logiques : celle d’anciennes intercommunalités rurales chargées de services de proximité et celle d’intercommunalités urbaines, avec des stratégies de développement économique. Le projet de territoire, en cours d’élaboration, vise d’ailleurs à garantir ces spécificités tout en offrant une politique pensée à l’échelle du territoire.