Goizeder TABERNA

Le parquet s’élève contre la libération de Ion Kepa Parot

La cour d’appel de Paris doit se prononcer sur la demande de libération conditionnelle de ce sexagénaire, incarcéré depuis 28 ans, en début d’année prochaine.

Un rassemblement est prévu ce jeudi à 18 heures au Pont Mayou de Bayonne pour soutenir la demande de libération conditionnelle de Ion Kepa Parot. © Isabelle MIQUELESTORENA
Un rassemblement est prévu ce jeudi à 18 heures au Pont Mayou de Bayonne pour soutenir la demande de libération conditionnelle de Ion Kepa Parot. © Isabelle MIQUELESTORENA

La décision des juges concernant la demande de libération conditionnelle de Ion Kepa Parot est attendue pour le 22 février. A l’issue de l’audience en appel de ce jeudi, l’avocate du prisonnier basque a témoigné de l’absence de changement de la part du parquet.

"L’avocat général n’a pas pris en compte le changement de contexte [dans le dossier basque, ndlr.]. Il prétend que les manifestations avaient pour objectif de faire pression en vue de l’audience de cet après-midi", rapporte Maritxu Paulus Basurco. La libération de ce détenu âgé de 66 ans comporterait un risque, d’après le magistrat, "de trouble à l’ordre public".

La demande a été examinée en seconde instance après que le procureur a fait appel d’un premier arbitrage favorable, le 27 octobre dernier. Incarcéré depuis 28 ans, condamné à perpétuité, il a formulé cinq demandes de libération conditionnelle ces dix dernières années et la position de l'avocat général a suscité de vives réactions au Pays Basque.

Elle a été jugée "scandaleuse" par le mouvement de défense des droits des prisonniers Bagoaz. Pour sa part, le mouvement abertzale EH Bai a considéré, dans un communiqué, que les arguments présentés par le ministère public sont "irrecevables et incompréhensibles". Et a demandé : "Comment peut-on tenir de tels propos alors qu’une large majorité de la société ainsi que les organisations politiques de différentes sensibilités s’accordent pour avancer sur le chemin de la paix ? Le désarmement d’ETA mené par la société civile et la manifestation qui s’est tenue le 9 décembre dernier ne suffisent-ils pas pour faire entendre à Paris la volonté du peuple basque de voir la France avancer autour de pas concrets ?". Face à ce paradoxe, les abertzale soulignent la nécessité de renforcer la mobilisation populaire en faveur de la paix.